𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐗

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Colm avança prudemment dans la forêt, l'ombre des arbres s'étendant autour de lui comme une couverture épaisse. Chaque pas qu'il faisait résonnait dans le silence, le bruit des feuilles mortes crissant sous ses pieds. Il pouvait sentir la fraîcheur de l'air nocturne, chargé d'humidité et de mystères, et une tension palpable l'accompagnait à mesure qu'il s'enfonçait dans les profondeurs de la forêt.

Les souvenirs des cauchemars le hantaient, mais une lumière d'espoir brillait au fond de son cœur. Il avait vu Josie, et il devait la retrouver. Il devait comprendre pourquoi elle était ici, même si cela le menaçait d'entrer dans le royaume de l'inconnu. La pensée de la perdre à nouveau le poussait à avancer, implacable.

Après quelques minutes de marche, il aperçut une lumière douce au loin, une lueur qui semblait danser entre les arbres. Attiré comme un papillon vers la flamme, Colm se dirigea vers cette lumière, espérant qu'elle l'emmènerait vers Josie. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il réalisa qu'il venait d'atteindre une clairière. La clairière. Les arbres se faisaient moins denses, laissant place à un espace ouvert où la lune inondait de sa lumière argentée le sol parsemé de fleurs sauvages.

Et là, au pied d'un grand chêne, il la vit. Josie était assise, son visage illuminé par la lumière de la lune, ses cheveux flottant doucement dans le vent léger. Elle avait l'air paisible, presque éthérée, et son sourire réchauffa le cœur de Colm. Il n'en croyait pas ses yeux.

« Josie ! » s'écria-t-il, sa voix remplie d'excitation et de soulagement.

Il courut vers elle, sans penser aux dangers ou aux ombres qui l'entouraient.

Josie leva la main pour lui faire signe de venir. Son geste était doux, presque encourageant, et Colm sentit son cœur s'emballer.

« Colm, dit-elle d'une voix claire. Je t'attendais. »

Il s'élança vers elle, chaque pas le rapprochant de cette amie qu'il avait cru perdue à jamais. La clairière vibrante de vie semblait l'accueillir, comme si le monde entier s'était figé en ce moment. La connexion entre eux était palpable, une force invisible qui le tirait vers elle.

« Je suis désolé, murmura-t-il, la joie et l'émotion débordant de son cœur. Je ne savais pas où tu étais. Je pensais que... je pensais que je ne te reverrais jamais. »

Josie resta silencieuse un instant, ses yeux se posant sur lui avec une intensité qui le fit frissonner. Puis elle sourit, son regard scintillant comme les étoiles au-dessus d'eux.

« Mais je suis là maintenant, dit-elle doucement. C'est tout ce qui compte. »

Il s'installa à côté d'elle, l'herbe fraîche sous ses fesses, et il réalisa à quel point il avait besoin de ce moment.

« Je savais que tu étais réelle, lui dit-il, la voix tremblante d'émotion. Après tout ce temps, après tous ces cauchemars, j'ai su. Je t'ai toujours senti ici, dans mon cœur. »

Josie hocha lentement la tête, sa présence apaisante dissipant les ombres de ses pensées.

« Je sais, Colm. Je savais que tu viendrais. Tu es courageux de m'avoir retrouvée. »

Un sourire éclatant illumina son visage, et Colm se sentit envahi par une vague de chaleur. Il avait craint tant de fois que sa perception de Josie ne soit qu'une illusion, un produit de son imagination troublée. Mais là, dans cette clairière, sous la lumière de la lune, il savait qu'il était sur le point de découvrir quelque chose d'important.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il, la curiosité l'emportant sur l'inquiétude. Pourquoi es-tu partie ? »

Josie baissa les yeux, son sourire s'affaiblissant légèrement.

« Je suis ici pour te protéger, Colm. Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre, et des dangers qui rôdent. Mais je ne voulais pas te faire peur.

— Je suis déjà effrayé, avoua-t-il, la voix tremblante. Je ne comprends pas tout, mais je suis prêt à écouter. »

Elle leva à nouveau les yeux vers lui, et une lueur de détermination brillait dans ses prunelles.

« Alors écoute-moi bien. Il y a des forces dans cette forêt, des souvenirs et des histoires qui hantent cet endroit. Je veux que tu sois en sécurité, mais je ne peux pas rester ici éternellement.

— Que veux-tu dire ? demanda Colm, inquiet à l'idée de la perdre à nouveau.

— Je veux dire que je suis ici pour t'aider à comprendre, mais je suis aussi liée à cet endroit. Je ne peux pas rester dans le monde des vivants, Colm, ça me coûte, expliqua-t-elle, sa voix pleine de mélancolie. Mais je suis toujours avec toi, tant que tu te souviens de moi.

Colm sentit son cœur se serrer, mais il était déterminé à ne pas pleurer.

« Je ferai tout pour me souvenir de toi, Josie. Je ne veux pas que tu partes. »

Elle se leva, s'approchant de lui.

« Je ne pars pas. Je suis ici, dans ton cœur. Et à chaque Halloween, je serai avec toi, à chaque fois que tu te souviendras de notre amitié. »

Josie tendit la main, et pour un instant, Colm crut qu'il pouvait la toucher, qu'il pouvait saisir cette connexion qui les unissait. Mais il savait aussi que c'était un moment précieux, un instant éphémère qu'il devait chérir.

« Je vais garder ta mémoire vivante, promit-il, la voix forte et claire. Je te protégerai. »

Les yeux de Josie brillaient d'une lueur d'approbation.

« Fais-le, Colm. Promets-moi que tu vivras pleinement ta vie, même si je ne peux pas être à tes côtés. »

Colm hocha la tête, déterminé.

« Je te le promets. Je vais vivre chaque jour pour nous deux. »

Et alors qu'elle commençait à s'éloigner, il sentit une douleur dans sa poitrine, comme si une partie de lui-même se détachait. Il savait qu'il devait la laisser partir, mais il avait encore du mal à accepter cela.

« Josie ! cria-t-il alors qu'elle s'évanouissait dans l'obscurité, son esprit se dissolvant dans les ombres. Je ne t'oublierai jamais ! »

Colm se tenait seul dans la clairière, le cœur lourd mais empli d'une lumière nouvelle. Les étoiles brillaient au-dessus de lui, et bien qu'il soit perdu dans la forêt, il se sentait plus fort, plus vivant. Il avait retrouvé Josie, même pour un bref instant, et il savait qu'elle resterait avec lui pour toujours, dans les souvenirs et les rires partagés.

Il resta un instant assis contre le tronc du grand chêne et il ferma les yeux, imaginant ainsi son amie. Puis, dans le silence de la nuit, il s'endormit.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant