𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐈𝐈

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Dès qu'ils franchirent la lisière de la forêt, une sensation étrange s'empara de Colm. L'air était plus frais, chargé d'une humidité presque palpable, et une ombre inquiétante semblait s'étendre sur eux. Les arbres, hauts et serrés, formaient un plafond feuillu qui atténuait la lumière du jour, créant une atmosphère à la fois magique et menaçante.

Colm sentit une légère nausée lui nouer l'estomac. Le chemin, bien qu'étroit, était clair, mais il avait du mal à se concentrer. La pression dans sa tête augmentait, et il avait l'impression que le monde autour de lui commençait à s'effacer. Il tenta de suivre Josie, qui marchait d'un pas déterminé, mais ses jambes semblaient de plus en plus lourdes.

« Josie, je... » commença-t-il, mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, une vague de vertige l'envahit. Le sol se déroba sous ses pieds, et il sentit son équilibre vaciller.

— Colm ! » s'écria Josie, se retournant brusquement, mais tout devint flou, et l'obscurité l'engloutit.

Quand il ouvrit les yeux, Colm se retrouva dans un environnement familier, mais plus terrifiant que jamais. Il était à nouveau dans cette forêt, mais cette fois, tout semblait plus sombre, plus oppressant. Les arbres étaient si serrés qu'ils formaient des silhouettes menaçantes, et un silence lourd pesait sur l'air.

Il se leva lentement, se demandant ce qui venait de se passer. Son cœur battait la chamade alors qu'il déambulait dans cette forêt cauchemardesque. Il avait déjà été ici tant de fois, mais aujourd'hui, quelque chose était différent. Une peur sourde le saisit.

« Josie ? » appela-t-il, mais sa voix s'évanouit dans le silence.

Il se sentit seul, perdu dans un monde qui semblait vouloir l'engloutir.

Soudain, il entendit une mélodie douce, mais avec une tonalité sinistre, dans le lointain. C'était la même comptine qu'il avait entendu dans ses précédents cauchemars.

« Gare à ce que vous voyez petits yeux, gare à ce que vous voyez petits yeux... »

Les paroles résonnaient dans son esprit, comme si elles venaient d'un endroit très profond, très ancien.

Colm se mit à courir, désespéré de fuir cette mélodie dérangeante, mais elle semblait le suivre, se rapprochant de lui à chaque pas. Puis, il la vit — une silhouette à l'ombre d'un arbre. Un homme, son visage dissimulé sous une capuche. À ses côtés se tenait Josie, son visage empreint de terreur. Colm se figea, l'angoisse le paralysant.

L'homme leva la main, et Colm distingua des détails qui le firent frissonner. Il portait une robe noire, un prêtre. Les murmures de la comptine émanèrent de lui, plus forts, plus insistants.

« Car le Père est tout là-haut, nous regarde avec amour, gare à ce que vous voyez petits yeux... répétait-il, comme s'il chantait une incantation.

— Josie ! » cria Colm, mais elle ne réagissait pas, ses yeux fixés sur l'homme, un mélange de peur et de fascination.

L'atmosphère devint pesante, et des ombres commencèrent à s'étendre autour d'eux, engloutissant la forêt dans une obscurité croissante. Colm ressentit une peur viscérale. Que se passait-il ici ?

Avant qu'il ne puisse réagir, les ténèbres se précipitèrent vers lui, comme une marée déferlante. Il se sentit soudainement englouti, une force invisible l'entraînant vers le bas. Il tenta de crier, mais sa voix était étouffée, comme si le monde entier était en train de se briser autour de lui.

Et puis, une douleur aiguë se fit sentir dans son mollet, comme si quelque chose s'y enfonçait. On aurait dit des dents. Colm hurla, mais le bruit de sa propre voix se perdit dans l'obscurité. Des éclairs de lumière et d'ombre dansaient devant ses yeux, le piquant de toutes parts, et il ne pouvait plus distinguer ce qui était réel et ce qui ne l'était pas.

JosieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant