— Gwendolyn !
Le rugissement de Duncan retentit dans toute la forteresse, faisant vibrer les poutres du plafond, sa voix impérieuse s'élevant depuis le rez-de-chaussée. Le ton était si autoritaire qu'il semblait capable de faire trembler les pierres elles-mêmes.
Gwendolyn, déjà stressée, frissonna en entendant cet appel. Elle réprima un soupir et saisit le peigne posé sur la coiffeuse. Elle s'efforça de démêler ses cheveux emmêlés, les gestes rendus difficiles par la douleur lancinante de la blessure sur son bras gauche. Chaque mouvement était lent et maladroit, et il lui fallut plus de temps que d'habitude pour tordre ses cheveux en une tresse décente.
— Gwendolyn, viens immédiatement ! La voix de Duncan, empreinte d'impatience, ne laissait aucun doute sur son irritation. Elle grimaça en abandonnant le peigne sur la table, son soupir résigné trahissant sa frustration. Elle savait que Duncan ne tolérerait aucun retard.
Après avoir ajusté rapidement les plis de sa robe, elle descendit l'escalier avec empressement. En entrant dans la grande salle, elle trouva Duncan au centre, les bras croisés, le visage marqué par une expression sombre et sévère. Autour de lui se tenaient David, Martin, Louis, et Lachlan, ainsi que d'autres hommes du clan MacKenzie attablés, observant la scène avec une curiosité accrue.
Gwendolyn s'arrêta devant Duncan, les yeux baissés, évitant le regard des autres.
— Vous m'avez appelée, laird ? demanda-t-elle d'une voix douce et respectueuse, malgré la tension palpable.
Duncan fronça encore plus les sourcils, passant une main nerveuse dans ses cheveux en signe d'exaspération. Il leva les yeux vers le plafond, comme s'il cherchait une patience qui semblait lui faire défaut.
— Au cours de la dernière heure, tu as pris un cheval et laissé mes écuries sans surveillance. Peux-tu m'expliquer cela ?
Gwendolyn se redressa légèrement, une lueur de défi dans ses yeux malgré la situation.
— J'ai agi pour une bonne raison, répondit-elle calmement. Lorsque j'ai découvert que l'homme en charge des chevaux les maltraitait, j'ai pris les mesures nécessaires.
— Tu n'avais aucune autorité pour faire cela, répliqua Duncan d'un ton ferme.
Ton rôle ici est clair : obéir à mes ordres et ne pas interférer avec le bon fonctionnement de la forteresse.
La brûlure de l'humiliation monta en elle. Elle jeta un regard furtif aux hommes présents dans la pièce. Louis lui lança un regard compatissant, mais Lachlan restait impassible, l'air sévère. Elle ne voulant pas prolonger son humiliation, elle tourna les talons et quitta la pièce d'un pas rigide.
— Gwendolyn ! La voix de Duncan résonna de nouveau, mais elle l'ignora, pressée de sortir.
Elle accéléra le pas, franchissant rapidement les portes qui menaient à l'extérieur. Le crépuscule enveloppait le château dans des teintes de lavande et de gris, et un froid vif commençait à s'installer. Gwendolyn ne le remarquait presque pas, son esprit tourmenté par les paroles de Duncan.
Les gardes lui adressèrent des salutations, mais elle se contenta de leur faire un signe distrait, les informant qu'elle ne s'éloignerait pas trop. Elle avait besoin de solitude, loin des regards critiques et des reproches de Duncan.
Cherchant un refuge, elle se rappela l'existence de l'ancien bain, dissimulé derrière la tour. Là-bas, elle pourrait enfin laisser libre cours à ses émotions sans craindre d'être surprise. Elle franchit une porte basse et s'assit sur un banc de pierre, la fraîcheur du soir mordant sa peau.
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Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie
أدب تاريخيDuncan MacKenzie , l'aîné, est un chef de guerre déterminé à éliminer son ennemi. Alors que l'heure de la bataille approche, ses hommes sont prêts, prêts à suivre leur leader dans la bataille pour reprendre ce qui leur revient de droit. Cependant...