Chapitre 39

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Duncan soupira profondément, ses épaules s'affaissant légèrement sous le poids de la situation.

Il leva les yeux vers Gwendolyn, son regard sombre et fatigué, mais teinté d'une détermination inébranlable.

— Que veux-tu que je fasse, Gwendolyn ? demanda-t-il d'une voix grave, presque lasse.

Cet homme est un problème depuis bien trop longtemps.

Il a déjà épuisé toutes ses chances ici.

Même s'il n'a jamais osé te frapper, je ne tolérerai jamais qu'il lève la main sur une autre femme de ce clan.

Il fit quelques pas dans la pièce, ses bottes résonnant sourdement contre le sol de pierre.

La colère, maîtrisée, bouillait encore sous la surface, mais Duncan savait qu'il devait garder son calme.

Gwendolyn, le fixait avec intensité, ses mains serrées sur ses genoux, comme pour retenir une émotion brûlante.

Son visage, pourtant calme, trahissait une certaine tension dans sa mâchoire serrée.

— Pouvez-vous le bannir ? demanda-t-elle enfin, sa voix douce mais empreinte d'une froideur inhabituelle.

J'aimerais croire qu'un homme sans abri, sans ressources, souffrirait bien plus que s'il recevait une mort rapide et facile.

Peut-être que la faim l'emporterait... ou qu'une meute de loups s'abattrait sur lui.

La franchise cruelle de ses paroles fit tressaillir Duncan.

Il recula légèrement, pris de court par cette noirceur inattendue venant de la femme qu'il aimait.

Il la regarda, cherchant dans ses yeux un signe de regret, mais il n'y trouva que résolution.

Il éclata alors de rire, un rire guttural, presque animal, qui résonna dans toute la pièce et sembla vibrer jusque dans les entrailles de Gwendolyn.

Elle frissonna malgré elle, mais ne détourna pas les yeux.

— Tu es une femme sanguinaire, dit-il en reprenant son souffle, ses yeux brillants d'une lueur d'amusement et d'admiration mêlés.

Je savais que tu avais du feu en toi, mais je ne m'attendais pas à une telle férocité.

Elle haussa légèrement les épaules, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.

— C'est ce qu'Eliot m'a dit un jour, répondit-elle d'un ton léger, mais son regard restait perçant.

Duncan s'arrêta devant elle, ses mains posées sur ses hanches, ses muscles tendus sous sa tunique.

Il la fixait, cherchant à comprendre la raison profonde derrière cette requête.

— Pourquoi est-ce si important pour toi de ne pas le tuer, Gwendolyn ? demanda-t-il, son ton plus sérieux.

C'est pourtant mon droit en tant que Laird, et en tant que ton mari.

Cet homme a violé nos lois, et il a levé la main sur Gabrielle.

Tu sais aussi bien que moi que cela ne peut rester impuni.

Gwendolyn détourna enfin le regard, sa poitrine se soulevant dans un soupir lourd.

— Parce que, répondit-elle après un moment de silence, je me sens coupable de l'avoir poussé à bout ainsi.

Si cet homme ne m'avait pas agressée, tu n'aurais peut-être jamais ordonné sa mort, même pour avoir frappé Gabrielle.

Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant