Chapitre 36

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Duncan remarqua immédiatement le changement dans l'expression de Gwendolyn.

Ses traits se durcirent, ses lèvres se pincèrent comme si elle essayait de contenir des paroles trop amères.

En un instant, elle se détourna, prête à quitter la pièce, son dos droit, défiant.

Mais Duncan, d'un geste brusque, lui saisit le bras, ses doigts fermes mais contrôlés, empêchant sa fuite.

— Ma chère ?

Sa voix tranchante comme l'acier fendit l'air.

Il n'y avait aucune place pour la douceur dans son ton.

Gwendolyn se figea, un frisson imperceptible traversant sa silhouette élancée.

Lentement, elle tourna la tête, ses yeux flamboyant d'un mélange de défi et de douleur.

Elle leva le menton, fière, refusant de céder à la moindre émotion qui pourrait la trahir.

— Tu vas seulement crier, Laird.

Je refuse d'être encore une fois humiliée devant tout le clan, rétorqua-t-elle avec une froide détermination.

Les mots résonnèrent dans la pièce, chargés de tensions , de reproches accumulés.

Duncan soutint son regard avec la même fermeté, mais en lui grondait un autre feu, plus insidieux, celui de la culpabilité.

Il inspira profondément, cherchant à canaliser ses émotions, à ne pas laisser transparaître la tempête qui faisait rage en lui.

— Dis-moi ce qui s'est passé, répéta-t-il, sa voix s'élevant plus dure, plus tranchante.

Il ne pouvait se permettre la moindre faille.

Devant ses hommes, il devait rester le Laird impitoyable, maître de chaque situation, même si cela impliquait de mettre de côté ses sentiments.

Pourtant, sous cette façade d'autorité, une autre vérité le déchirait.

Tout ce qu'il désirait au fond de lui, c'était la prendre dans ses bras, sentir la chaleur de son corps contre le sien, et apaiser ses lèvres tremblantes par un baiser.

Il se rendait compte que la voir vaciller, à deux doigts de pleurer, lui brisait le cœur plus sûrement que n'importe quelle trahison.

Mais il n'était pas seulement son mari.

Il était aussi un chef.

Et son devoir l'obligeait à juger avec impartialité, même lorsqu'il s'agissait de celle qu'il aimait.

S'il s'avérait que Gwendolyn avait encore fomenté l'un de ses plans insensés, il n'aurait pas d'autre choix que de la punir, quelle que soit la douleur que cela lui causerait.

Le clan tout entier observait, et toute faiblesse de sa part pourrait être interprétée comme un aveu de partialité.

Gwendolyn, sentant l'étau se resserrer autour d'elle, raffermit sa posture.

Elle leva son menton avec une fierté indomptable, son regard défiant croisant celui de Duncan.

Il y eut un moment suspendu, où le silence semblait peser plus lourd que tous les mots échangés.

Malgré lui, Duncan sentit un soulagement l'envahir.

Il préférait de loin affronter son regard fier et combattif que de la voir en larmes.

Au moins, cette flamme dans ses yeux lui prouvait qu'elle n'était pas encore brisée.

C'était ce même esprit combatif qui l'avait toujours fasciné, même si aujourd'hui, il devait s'opposer à elle.

Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant