Chapitre 49

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Lorsque Gwendolyn réalisa qu'Eloïse ne revenait toujours pas, une sourde inquiétude s'installa dans son esprit.

Elle tourna la tête vers la porte de la cuisine, guettant le moindre bruit, une silhouette, un signe de vie.

Mais rien.

Elle fronça les sourcils, son instinct la poussant à se lever.

À cet instant, un son étrange, semblable à un faible gémissement, émergea du garde-manger, perçant le silence de la cuisine.

Un frisson la parcourut alors qu'elle se dirigeait rapidement vers la petite pièce.

Le cœur battant, elle entra et balaya la pièce des yeux, cherchant Eloïse.

Elle la trouva étendue sur le sol, immobile, une fine traînée de sang serpentant depuis sa tempe jusqu'au sol.

Gwendolyn se précipita à genoux auprès de la femme plus âgée, son visage blême de stupeur et d'effroi.

La scène était presque irréelle.

Elle posa une main tremblante sur l'épaule d'Eloïse, espérant une réaction, un mouvement, un souffle qui prouverait qu'elle était encore vivante.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à appeler à l'aide, elle sentit soudain une poigne brutale se refermer sur sa bouche.

Avant même qu'elle ne puisse crier, un bras l'entraîna violemment en arrière, la plaquant contre un corps rigide, un souffle rauque lui brûlant l'oreille.

— Pas un son, madame, murmura une voix glaciale derrière elle.

Gwendolyn parvint, avec une force insoupçonnée, à dégager sa bouche juste assez pour articuler faiblement :

— Ganny?

Elle le reconnut à sa voix, mais le choc de cette révélation l'étourdissait.

Que faisait-il ici ? Comment avait-il osé s'infiltrer jusque dans leur foyer ?

— Silence, ordonna-t-il, d'un ton si bas qu'il résonnait comme une menace.

La peur se transforma rapidement en une fureur brûlante.

Gwendolyn, malgré la situation, sentit son esprit s'enflammer de rage.

— Comment osez-vous poser le pied sur nos terres, Ganny? Vous n'oserez pas vivre pour voir un autre jour.

Mon époux vous traquera et vous anéantira pour cette traîtrise.

Un sourire froid s'étira sur le visage de Ganny.

Sa voix se fit plus douce, mais aussi plus venimeuse.

— Tu es ma seule chance de liberté, rétorqua-t-il d'un ton glacial, murmurant chaque mot près de son oreille.

Elle sentit alors la froideur métallique d'une lame venir presser doucement contre son ventre, juste au-dessus de l'enfant qu'elle portait.

La sensation du métal glacé contre sa peau lui coupa le souffle, la contraignant à rester parfaitement immobile.

Ganny resserra son étreinte autour d'elle, comme un serpent s'enroulant autour de sa proie.

— Écoute-moi bien, poursuivit-il d'une voix qui se voulait rassurante mais qui n'était que menace dissimulée.

Si tu fais le moindre geste inconsidéré, je te promets que cette lame s'enfoncera dans ta chair et que cet enfant tombera à tes pieds avant même que tu n'aies pu hurler.

Si je ne te ramène pas comme rançon pour Malcolm, je suis un homme mort.

Si je reste ici, je suis aussi un homme mort.

Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant