Chaque bouchée était méticuleusement contrôlée, chaque gorgée scrutée avec la plus grande attention. Gwendolyn, bien que son corps soit affaibli par la fièvre qui la consumait, ne pouvait étouffer une protestation, un dernier élan de volonté face à la situation qui l'échappait.
— Tu ne vas pas mourir pour moi, Duncan, murmura-t-elle, sa voix à peine audible tandis que ses paupières, alourdies, retombaient sur ses yeux cernés.
Le regard de Duncan se fit plus doux, mais son visage demeurait marqué par une gravité implacable. Il s'approcha encore, ses lèvres frôlant presque son front brûlant, tout en murmurant, d'une voix rauque mais résolue :
— C'est mon devoir de te protéger, et je le ferai, jusqu'au bout, quoi qu'il m'en coûte.
Les heures passèrent dans une lenteur oppressante, entrecoupées par les bruits feutrés du personnel du château allant et venant avec une discipline implacable. Après avoir avalé quelques bouchées, les forces de Gwendolyn semblaient timidement revenir, mais l'épuisement tenace alourdissait toujours chacun de ses mouvements. Elle luttait contre cet engourdissement qui la maintenait prisonnière, chaque respiration un effort, chaque battement de cils une torture.
Duncan restait près d'elle, inflexible. Ses yeux, pleins d'une vigilance farouche, scrutaient chaque frémissement de son épouse. Pas une seule fois il ne quitta son poste, pas même lorsque les servantes firent leur entrée avec des seaux d'eau chaude.
Il se redressa enfin, offrant à Gwendolyn un instant de répit. Le bruit de ses bottes contre le sol résonna doucement tandis qu'il marchait pour rejoindre les servantes, leur donnant un signe d'un simple mouvement de tête.
— Un bain chaud te fera du bien, susurra-t-il d'une voix plus tendre qu'elle ne l'aurait imaginé venant de lui, en commençant à dénouer avec précaution les lacets de sa chemise.
Gwendolyn était trop épuisée pour formuler la moindre objection. Ses bras lui semblaient de plomb, et même ouvrir la bouche pour parler demandait un effort surhumain. Pourtant, elle sentit la chaleur rassurante de ses mains sur elle, une douceur rare pour cet homme souvent si impassible. Lorsqu'il la souleva avec une aisance qui trahissait sa force, elle se laissa faire, son corps trop faible pour résister, mais son cœur battant sous un mélange d'émotions contradictoires.
Plongée dans l'eau chaude, Gwendolyn ressentit pour la première fois depuis des jours un soupçon de soulagement.
La chaleur enveloppait chaque contour de son corps, apaisant les douleurs sourdes qui pulsaient en elle. Un long soupir d'aise échappa de ses lèvres, tandis que ses muscles, tendus par l'angoisse et la souffrance, se relâchaient enfin.
Duncan, toujours à ses côtés, s'agenouilla près de la baignoire, ses grandes mains calleuses venant se poser délicatement sur ses cheveux.
Les gestes de Duncan étaient précis, presque sacrés, comme s'il accomplissait un rituel ancien et intime. Ses mains, d'ordinaire marquées par la fermeté d'un guerrier, révélaient à présent une douceur insoupçonnée.
Chaque mouvement était empreint de patience et de soin, comme s'il redoutait de la briser.
Il commença par masser délicatement ses épaules fatiguées, ses doigts glissant sur sa peau pâle, effleurant chaque contour avec une attention presque révérencieuse.
L'eau chaude semblait magnifier chaque caresse, enveloppant son corps d'une chaleur réconfortante qui effaçait temporairement la douleur et l'épuisement.
À mesure qu'il progressait, lavant chaque centimètre de son corps, Gwendolyn se laissait aller un peu plus.
Elle ferma les yeux, ses pensées s'éloignant, comme si chaque caresse effaçait un peu du poids de ses inquiétudes.
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Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie
Historical FictionDuncan MacKenzie , l'aîné, est un chef de guerre déterminé à éliminer son ennemi. Alors que l'heure de la bataille approche, ses hommes sont prêts, prêts à suivre leur leader dans la bataille pour reprendre ce qui leur revient de droit. Cependant...