Chapitre 48

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Duncan avait freiné son cheval, et dans un murmure presque imperceptible, il invita les autres à s'éloigner.

Il restait vigilant, un regard protecteur posé sur Gwendolyn, dont le visage semblait empli de pensées sombres.

Que cachait-elle au fond de son cœur pour porter un tel fardeau de tristesse ? Lachlan et Eliot, sensibles à la gravité du moment, s'approchèrent en silence, chacun l'esprit troublé.

Eliot, le plus jeune, fronça les sourcils, l'inquiétude marquant ses traits.

— Duncan, je n'aime pas te laisser seul, surtout si près des frontières.

Duncan le rassura d'un geste.

— Ne t'inquiète pas nous sommes presque sur nos terres, et j'ai besoin de parler en privé avec ma femme.

Vous, allez en éclaireurs.

Faites savoir que la dame du château arrive saine et sauve.

À contrecœur, Lachlan et Eliot obéirent.

Ils s'éloignèrent lentement, puis accélérèrent le pas, entamant leur descente vers la vallée.

Leurs silhouettes disparurent rapidement derrière les rochers, laissant Duncan et Gwendolyn seuls dans un paysage grandiose mais inhospitalier, où le vent froid mordait la peau et les montagnes silencieuses semblaient garder les secrets du monde.

Duncan tourna lentement son regard vers Gwendolyn.

Elle semblait ailleurs, le visage pâle, les yeux perdus dans le lointain.

Un soupir lourd s'échappa de ses lèvres, et il se rapprocha d'elle, l'aidant à descendre de sa monture avec douceur.

Il l'attira dans ses bras, sentant toute la fragilité de son corps amaigri, témoin silencieux des épreuves qu'elle avait traversées.

Il l'amena à l'ombre d'un vieux chêne, là où l'herbe était douce et encore humide de la rosée matinale.

Le silence entre eux était lourd , mais Duncan sentait qu'elle avait besoin de se confier, de libérer l'angoisse qui la rongeait de l'intérieur.

Après une longue inspiration, Gwendolyn baissa les yeux, comme honteuse.

Sa voix se brisa lorsqu'elle murmura :

— J'ai fait une chose terrible, Duncan...

Il la regarda, surpris et inquiet.

— De quoi parles-tu ?

Elle prit une grande inspiration, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler.

— Pour protéger notre enfant, j'ai accepté... que Dieu me pardonne, j'ai accepté de me plier aux exigences de Malcolm.

J'ai dû lui jurer fidélité, d'une certaine manière.

Elle hésita, ses mains tremblantes serrant le tissu de sa robe.

— J'ai... j'ai même fait semblant de le convaincre que cet enfant était peut-être le sien.

Tout cela, juste pour qu'il épargne notre bébé.

Les paroles de Gwendolyn tombèrent comme un couperet.

Duncan sentit une douleur poignante traverser son cœur, mais il se força à rester calme.

Elle l'avait fait pour leur enfant, et rien, absolument rien, ne pourrait le détourner de cet amour indéfectible qu'il ressentait pour elle.

— Chut, murmura-t-il en lui caressant tendrement les cheveux.

Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant