Chapitre 41

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Lorsque l'un des hommes apporta la carcasse d'un cerf, Gwendolyn sentit son estomac se nouer instantanément.

La vue de l'animal, dépouillé de sa vie et étendu devant elle, lui provoqua une sensation de malaise si intense qu'elle sentit son visage s'empourprer.

Elle tenta de respirer profondément par le nez, consciente de l'importance de garder son calme pour ne pas vomir en présence de Duncan et de Laird Macleod.

Les tensions de la dernière fois lui revinrent en mémoire, et elle savait qu'un nouvel incident, aussi banal soit-il, pourrait raviver les conflits et causer des discordes inutiles.

Dans un élan de rapidité, elle inventa une excuse, prétendant devoir rejoindre Eloïse pour superviser le stockage des provisions, une tâche qu'elle savait être de sa responsabilité.

Avec une précipitation qui trahissait son anxiété, elle s'éclipsa avant que Duncan ne puisse réagir.

Une fois à l'intérieur du château, elle prit une grande inspiration pour apaiser son estomac tourbillonnant et se dirigea vers la cuisine.

Ce n'était pas une véritable fuite, mais plutôt une tentative de se retrouver dans un environnement familier et réconfortant.

Elle souhaitait comprendre les raisons derrière l'augmentation soudaine des provisions, et l'idée de préparer un repas spécial pour l'occasion lui parut réjouissante.

Gwendolyn espérait ainsi transformer cette situation potentiellement tendue en une belle surprise pour tous.

Gwendolyn entra dans la cuisine et trouva Eloïse en pleine préparation, s'affairant autour d'un grand chaudron rempli de soupe.

Elle goûtait le mélange avec une expression de concentration, puis, visiblement insatisfaite, elle gémissait et ajoutait un autre légume à la mixture.

En levant finalement les yeux vers Gwendolyn, son front se plissa, trahissant une légère inquiétude.

— Vous avez l'air indisposée, ma fille, remarqua-t-elle d'un ton bienveillant.

J'ai gardé un bol de votre repas du matin au cas où vous auriez faim.

Est-ce que vous vous sentez toujours mal chaque fois que vous mangez ?

Gwendolyn posa une main délicate sur son ventre, la moue préoccupée.

— Oui, c'est toujours le cas.

En ce moment, la nourriture ne me semble pas très appétissante.

Eloïse secoua la tête avec un mélange de compassion et d'exaspération.

— Quand comptez-vous enfin dire au laird que vous attendez un enfant ?

— Bientôt, répondit Gwendolyn en soupirant.

Je voulais d'abord être certaine de ce qui se passe.

Eloïse leva les yeux au ciel, l'air un peu désespéré.

— Ma fille, personne ne vomit autant que vous en ce moment.

Il serait peut-être temps de lui en parler.

Gwendolyn esquissa un sourire et lui prit doucement le bras.

— Oui, c'est vrai, mais je ne voulais pas lui annoncer sans avoir des preuves solides.

L'expression d'Eloïse s'adoucit alors.

— Vous avez un bon cœur, ma fille.

Depuis que le laird a pris soin de nous, notre clan a tant de raisons de lui être reconnaissant.

Le Guerrier et la Tentation : L'Épopée de Mackenzie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant