Chapitre XXVII

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Chapitre XXVII

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Chapitre XXVII.

Printemps, 1525.
5 ans plus tard.

  Le temps avait changé. Les fleurs avaient bien poussé au royaume de Lys, le rendant plus attrayant qu'auparavant, plus lumineux aussi. Ou bien était-ce grâce à Isabella, ma sœur, qui avait décidé de reprendre le trône et la couronne, réalisant enfin les projets qu'elle rêvait de mettre en place. Comme je l'avais prédit, elle tenait son rôle à la perfection, sans jamais abuser de son pouvoir. Ses lois principales étaient simples : la moralité, la paix et l'amour des autres. Depuis, les habitants vivaient plus sereinement. Ils souriaient davantage quand ils nous croisaient, et parfois, nous offraient des présents : un plat fraîchement cuisiné, des fruits juteux, du poisson pêché le matin même, des dessins d'enfants, et bien d'autres choses encore.
Lorsque je n'étais pas présente, vagabondant en mer avec Silas, ma sœur veillait à ce que mes cadeaux soient soigneusement mis de côté, étalés sur mon lit dans ma chambre, toujours entretenue avec soin par Marguerite, fidèle et dévouée. Avec joie, elle n'avait jamais quitté notre famille. Quant aux jeunes filles qui devenaient femmes de chambre, Isabella leur garantissait des conditions de vie bien plus dignes que celles qu'imposaient nos parents autrefois, qui ne considéraient ces gens que comme du personnel insignifiant. Aujourd'hui, au royaume, devenir serviteur au château est devenu le rêve de chaque enfant. C'est pourquoi, de temps à autre, avec l'école que ma sœur a fondée, nous organisons des visites du château pour leur montrer ses recoins secrets et leur raconter notre histoire, qu'est aussi la leur.

Cependant, malgré tout cela, je ne l'ai jamais oublié : William. Finalement, je n'avais pas tort. Dès le jour où je l'ai rencontré, je l'avais connu tel qu'il était vraiment. Bien que toute notre aventure ait été orchestrée par son père, cruel et sans cœur, il avait prouvé la bonté qui résidait en lui, et je n'oublierai jamais son acte chevaleresque. Son sourire rassurant et sa fossette me manquent, mais je continue de vivre en son hommage ; c'est pourquoi, en plus d'être libre, je vis mon rêve. Je dessine plus que jamais, et je continue de compléter chacune de mes cartes, naviguant aux côtés de Silas, qui lui n'a pas changé. Si ce n'est cette lueur étincelante dans ses yeux chaque fois qu'il me regarde.
Le voilà d'ailleurs, à l'entrée de ma chambre, venant me chercher pour m'amener à l'anniversaire qu'il m'a organisé, avec la précieuse aide d'Isabella et Marguerite. Il tendit la main vers moi, et je la saisis avec un sourire.

- Magnifique, dit-il en me faisant tourner sur moi-même. Tu sais que je t'aime bien ?

- Seulement bien ? répondis-je, feignant l'indignation.

Boocky, notre fidèle chat, jaloux comme toujours malgré son âge vieillissant, accourut pour me protéger. Je posai la main sur ma poitrine, faisant mine d'être blessée en plein cœur. Les mimiques théâtrales de Silas n'avaient pas changé non plus, mais il était devenu plus doux, comme s'il avait lui aussi trouvé sa vraie famille ; c'était apaisant pour nous deux après tout ce chaos.
Main dans la main, il me fit traverser les longs couloirs du château pour m'emmener dans le jardin, décoré pour l'occasion. Des lanternes illuminaient l'endroit, et une table nappée regorgeait de gâteaux, de friandises et d'autres délices que j'avais hâte de goûter. Isabella, toute joyeuse, applaudit en me voyant arriver, sautillant sur place. Elle a toujours été rayonnante, et cela ne changera jamais. Son futur mari, Henry, se tenait à ses côtés, souriant lui aussi, et me souhaita un joyeux vingt-cinquième anniversaire.

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