Chapitre XII

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Chapitre XII

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Chapitre XII.

Comme je l'avais pressenti lors de notre première rencontre, le capitaine Baltazarius imposait le respect et l'autorité sans même prononcer un mot ou lancer un regard. Tous les matelots s'écartaient sur son passage comme par réflexe, et chacun d'eux avait cette lueur dans les yeux, comme s'ils se trouvaient face à une créature mythologique vivante.
Moi-même, je ne pouvais m'empêcher d'être impressionnée par sa carrure imposante et sa démarche lente mais assurée, où chaque pas résonnait lourdement sur le bois du pont. Seul Silas semblait décontracté et amical avec cet homme, qui, en retour, ne lui offrait aucune autre émotion qu'une dureté semblable à celle de la pierre. Je vis William s'éclipser discrètement dans la cabine. Depuis la taverne, son comportement était étrange, comme si quelque chose le préoccupait profondément. Ne pouvant m'empêcher de m'inquiéter pour lui, comme il le faisait pour moi, je le suivis en m'assurant d'un regard de droite à gauche que personne ne me regardait.

- William, je peux entrer ? demandai-je en restant au seuil de la porte un moment.

Il resta de dos, allumant une lanterne pour éclairer la cabine sombre, mais il hocha la tête en guise d'assentiment. Je fermai soigneusement la porte derrière moi avant de m'approcher de lui, toujours avec sa permission.

- Est-ce que tout va bien ?

Mon ami soupira longuement.

- Oui, Elisabeth, tout va bien.

- Tu n'en donne pas l'air.

J'hésitai, tiraillée entre le besoin de l'interroger jusqu'à ce qu'il avoue ce qui le tracassait, car je sentais bien son inquiétude, et l'envie de le laisser tranquille jusqu'à ce qu'il se sente prêt à parler. De mon côté, j'aurais préféré qu'on me laisse du temps, mais quelque chose en moi me poussait, comme si un danger imminent se préparait. Mes pensées partait probablement loin, mais je sentais tout de même un quoique.

- Je suis seulement épuisé... Depuis que tu es là, je dors peu, avoua-t-il finalement en se tournant vers moi.

Depuis qu'il l'avait dit, je remarqua que ses yeux étaient fatigués, ses traits toujours doux mais affaiblis, et ses cheveux en bataille qu'il tentait vainement de remettre en place.

- Je m'inquiète pour toi, je dois veiller sur toi, ajouta-t-il, la voix empreinte de sincérité.

- Tu n'as pas besoin d'y mettre tout ton cœur et ton âme, je suis en sécurité ici. Tu fais déjà plus qu'assez, répondis-je aussitôt.

Je ne voulais pas que William s'épuise à la tâche de me protéger. J'étais entourée d'un équipage d'hommes armés, d'un capitaine qui m'avait déjà sauvé la vie, et de lui. Rien ne pouvait m'arriver, hormis peut-être me blesser moi-même par inadvertance, comme la petite entaille sur mon doigt qui commençait à créer une croûte.

SEA OF PIRATES - P1 [TERMINER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant