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Chapitre IIX.
Au petit matin, les rayons de soleil qui filtraient à travers mes paupières m'éveillèrent avec un sourire. Finalement, je devais admettre que j'aimais cette vie, ce réveil autonome et délicat, ces journées libres de pensées et d'actions. Je trouvais même que cela me changeait autant mentalement que physiquement, vu le peu que je mangeais comparé à l'aide que j'apportais. En touchant mon visage hier, j'avais remarqué qu'il semblait amaigri : mes joues étaient plus creusées et mes yeux plus cernés.
Je m'étirai en gémissant de satisfaction, puis ouvris les yeux en dirigeant automatiquement mon regard vers le lit. Silas y dormait encore paisiblement, ce qui était inattendu, car j'aurais pensé qu'il serait déjà à l'arrière de la barre, en train de diriger le navire.Je me levai et m'approchai doucement, posant ma main sur son front, toujours aussi brûlant et transpirant que la veille. Dans un coin de ma tête, je notai que je devrais demander à Gilbert de lui apporter un morceau de tissu imbibé d'eau fraîche ; cela l'apaiserait peut-être un peu.
Toc, toc toc.
Les coups à la porte me firent presque sursauter. Celle-ci était encore verrouillée, et le matelot devait sûrement se demander pourquoi. Je me précipitai pour ouvrir et laissai entrer un William pressé.- Pourquoi étiez-vous enfermée à clé ici ? demanda-t-il, son ton presque insultant me clouant sur place.
Il s'avança vers Silas, effectuant le même geste que moi avant son arrivée, puis essuya sa main sur son pantalon.
- Je prends le relais pour cette journée, dit-il en se préparant à partir aussi rapidement qu'il était arrivé.
- Comment ça ? Silas n'est pas mort.
- Il n'est pas non plus apte à être capitaine dans cet état. L'équipage a besoin d'ordre.
William me tourna le dos et s'en alla, me laissant face à la porte qui se refermait sous mon nez. Je décidai d'en faire abstraction. Lui qui ne s'était jamais comporté ainsi devait avoir une bonne raison. Peut-être la situation, comme il l'avait dit, ne permettait pas de laisser le capitaine en état de faiblesse, et l'équipage devait sûrement être paniqué. Gérer cela à la place de l'homme allongé devait être une lourde charge.
Quelques heures plus tard, après avoir continué à observer Silas, je décidai de voir ce qui se passait à l'extérieur. Il ne disparaîtrait pas de toute façon.
- Tu as entendu ça ?
Je me plaquai contre les parois du navire, essayant de me faire discrète tout en écoutant les conversations des matelots que j'entendais. Mes oreilles traînaient, assoiffées de curiosité sur les rumeurs parmi les pirates.
- Paraît-il qu'il aurait défendu la petite nouvelle. Un type aurait brisé sa pinte pour l'attaquer et le planter.
Une clameur de « Non ?! » choquée se fit entendre. Je restai moi-même ébahie ; la nouvelle me concernait directement, comme si Silas avait été blessé à cause de moi selon les dires.
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SEA OF PIRATES - P1 [TERMINER]
Romance[TERMINER] Elisabeth, princesse de Lysbourg, a toujours rêvé de liberté, loin des contraintes du palais, mais jamais elle n'aurait imaginé que son souhait se réaliserait de façon aussi brutale. Lorsque son château est attaqué, sa vie change radical...