SEA OF PIRATES - P1 [TERMINER]

Chapitre XXIII

Chapitre XXIII.

- Elisabeth !

Je reconnus immédiatement la voix de Silas. J'ouvris les yeux d'un seul coup et le vis devant moi, plus inquiet que d'ordinaire. Il avait réussi à entrer dans ma cellule et s'affairait à essayer de me libérer de mes lourdes chaînes. J'avais si mal, ma douleur semblait décupler.

- Silas... murmurais-je, affaiblie.

- Elisabeth, réveille-toi.

Je fronçai les sourcils en le voyant s'acharner à faire tourner une clé dans les chaînes de métal incassables.

- Réveille-toi, répète-t-il.

Tout devint noir, et le capitaine disparut, me laissant seule une fois de plus

Je sentis soudain un coup à la tête, et mes paupières, aussi lourdes que la dernière fois, s'ouvrirent difficilement. Ce n'était qu'un rêve... ou plutôt un cauchemar, comme ma vie actuelle. Si j'avais pu goûter à la liberté en tant que pirate lors de mon séjour sur le Black Ghost, je donnerais tout pour retrouver ma vie au royaume avec mes parents, plutôt que celle-ci. La seule chose positive était d'avoir retrouvé Isabella, la seule personne qu'il me restait encore, mais pour combien de temps...
À mes pieds traînait un bout de pain, celui qu'on avait dû me lancer pour me réveiller.

- Bon courage pour manger, lança un pirate en tournant déjà les talons pour quitter la cellule.

Je n'avais pas vu son visage, et je n'en avais même pas envie. Il faisait partie de l'équipage de Kraune, complice de l'enlèvement de ma sœur, du meurtre de mes parents, et du chaos qui s'annonçait. Je me sentais vide, et la captivité depuis je ne sais combien de jours n'aidait pas. Tout ce que je pouvais faire, c'était ressasser le passé, revivre des souvenirs douloureux. J'étais trop faible pour élaborer un plan d'évasion. Il n'y avait pas de plan. J'étais seule, destinée à une fin que je découvrirais bientôt, accablée de regrets.

- Elisabeth.

Sa voix me tira de ma torpeur. Je levai les yeux et le vis... William. Autrefois mon ami, aujourd'hui un ennemi en plus sur ma liste.

- Tu as faim ou soif ? demanda-t-il calmement, comme si de rien n'était, comme s'il n'avait pas participé à détruire ma vie.

- Tu es aussi fou que lui, crachai-je avec venin.

J'espérais que mes mots le blesseraient, comme il m'avait blessée, mais j'en doutais. Il était une copie conforme de son père : froid et sadique, son calme n'était qu'une façade.

- Je peux te détacher un bras pour que tu puisses manger ça.

Je restai silencieuse, persuadée qu'il se payait ma tête en se comportant comme ça, en niant son vrai visage. Finalement, il attrapa le trousseau de clés, ouvrit la cellule et s'approcha de moi. Je tentai de lui donner des coups de pied en étirant mes pieds au maximum, en vain. Il soupira :