Chapitre VI

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Chapitre VI

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Chapitre VI.

  La mer était agitée, les vagues violentes frappaient la coque du navire comme des poings fermés. Les marins s'activaient pour échapper à la tempête tandis que plusieurs d'entre eux se jetaient par-dessus bord. Nombreux étaient ceux dont nous ne reverrions jamais les visages apeurés, ceux dont nous n'entendrions plus jamais le son de la voix. La nuit était si sombre que les lanternes ne permettaient que de discerner les formes et les ombres des matelots courant de droite à gauche sur le navire.
Je regardais autour de moi, en panique, cherchant quelque chose d'autre qu'un bout de corde pour me tenir, plus de stabilité. Mes cordes vocales semblaient avoir disparu ; moi qui essayais de crier à l'aide, de retrouver William, rien ne sortait de ma gorge.

Un coup beaucoup plus violent que le précédent me fit lâcher prise. Je trébuchai, tentant de me rattraper, mais je me dirigeai droit vers le bord, et comme si c'était mon destin, je passai par-dessus la barrière en hurlant un cri inaudible.

Je n'entendis même pas le bruit de ma chute lorsque je touchai l'eau ; c'était comme si mon corps entier avait percuté un mur. La douleur du choc était vive, mes membres étaient engourdis. Il faisait froid, si froid... Et tout était tellement noir autour de moi que je ne ressentais que le vide, le néant. Aidez-moi.

- Elisabeth.

L'eau m'appelle ? Cette voix semblait provenir de si loin.

- ELISABETH, entendis-je à nouveau, bien plus fort.

Mon cœur battait à tout rompre tandis que ma respiration restait bloquée. Je ne pouvais pas respirer, je me noyais, je n'y voyais rien, je n'avais plus d'air.

- Elisabeth, réveille- toi !

Je sursautai, me redressant en prenant une grande inspiration. Mes yeux, toujours fermés, s'ouvrirent petit à petit, s'habituant à la lumière extérieure, tandis que mes mains touchaient mon corps pour s'assurer que je n'étais pas devenue un esprit. J'étais bien ici, bien vivante, je n'avais pas bouger d'un poil, toujours sur ce lit à baldaquin grinçant.

- Par dessus tout les dieux, tu m'as fait une de ces frayeurs ! Un des marins est mort comme ça le mois dernier !

Qu'est-ce qui était pire : cette remarque loin d'être rassurante ou l'haleine de Gilbert à mon réveil ? Trop occupée à tenter de calmer mon cœur en respirant doucement comme Marguerite me l'avait appris, je l'ignorai.
Marguerite.. Elle qui n'était qu'une gouvernante remplaçable pour mes parents, mais pour moi, elle était ma meilleure amie et ma seconde mère. J'espérais qu'elle ait pu s'en sortir.

- Réveille-toi rapidement, nous sommes en escale.

Cette remarque capta enfin mon attention. Je me levai de son minuscule lit et trotinais vers la fenêtre de la cabine en ignorant mon mal de tête dû à la petite fête de la veille. Une île !
J'entendis les pas du vieil homme s'approcher pour se tenir derrière moi.

SEA OF PIRATES - P1 [TERMINER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant