Chapitre III

32 3 0
                                    


Chapitre III

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Chapitre III.

Printemps, 1510.

Ma chère Elisabeth,

En ce jour si spécial, je tiens à te souhaiter un merveilleux dixième anniversaire.

Chaque moment que nous passons ensemble est une véritable aventure, nos rêves de découvrir le monde, toi avec tes magnifiques cartes et moi à tes côtés, sont ce qui rend chaque jour exaltant. Je suis tellement chanceux de t'avoir.

Je suis certain qu'un jour, tu deviendras la meilleure cartographe du royaume et que nous explorerons des terres inconnues ensemble.

J'ai trouvé pour toi une petite fleur dans la forêt ou nous nous sommes rencontrés, elle n'est peut-être pas aussi belle que celles du jardin au château, mais je l'ai choisie spécialement pour toi.

Sache que tu es toujours dans mes pensées, même quand nous ne sommes pas ensemble.
Tu es plus qu'une amie pour moi, tu es ma complice dans toutes nos aventures.

Avec toute mon affection,

W.L.

Le sourire aux lèvres, je sentis la petite fleur rouge que Will avait glissée dans l'enveloppe. Le début du printemps nous offrait déjà une multitude de fleurs, les mois s'annonçaient donc fleuris. Je suis certaine que cette nuit, lorsque son père remarquera le papier manquant qu'il avait volé, William se fera gronder. De mon côté, j'anticipais la même chose. Après avoir lu ses mots une bonne centaine de fois, je partis cacher la lettre dans ma boîte secrète sous une planche de ma chambre dont personne ne connaissait l'existence. J'allais moi-même avoir droit à des sermons ; j'avais fui ma fête d'anniversaire organisée par mes parents afin de rejoindre William que mère refusait d'inviter sous prétexte de son rang.
Je ne comprenais pas tout ce que cela signifiait, en quoi un rang social, des poches pleines de couronnes ou non, pouvait définir qui nous étions ? Et j'étais contre leurs pensées même si Madame d'Aubigny ne cessait d'essayer de me les inculquer

- Mademoiselle Elisabeth de Lysbourg, gronda ma mère en ouvrant la porte de ma chambre si violemment que je sursautai.

J'aperçus au-dessus de son épaule le visage encourageant de ma grande sœur Isabella. Si des années d'écart nous séparaient, nous étions tout de même soudées, et nous partagions toutes les deux les mêmes idées. Elle refusait tout de même de me couvrir lors de mes escapades, me répétant qu'il n'y avait rien de pire que de jurer sur des mensonges.

- Est-ce que cela vous fait rire, demoiselle ? haussa ma mère en s'approchant.

En effet, le visage d'Isabella me fit sourire, je tenais tant à elle.
Mais mon amusement ne dura pas longtemps, puisque soudain ma tête vrilla, et je sentis ma joue gauche brûler. Lorsque je repris mes esprits, ma grande sœur avait les yeux grand ouverts, sa main posée sur sa bouche. Ma mère, que je remarquai seulement après, affichait un visage neutre, mais au fond de ses prunelles, je détectais du regret. C'était son devoir.
Si cette famille sans amour ni communication m'avait bien appris une chose, c'était de décerner les émotions, par les gestes et le regard, chose que je mets souvent en place.

SEA OF PIRATES - P1 [TERMINER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant