Au delà de la politique

Chapitre 26

  -Nan ! ARRÊTE ATTAL !! T'es qu'un connard, viens ici ! s'exclama le brun alors que son compagnon venait de le pousser.

Suite à une énième fabuleuse lubie du Premier Ministre démissionnaire, Jordan Bardella se retrouva dans la forêt, un broudrier à la taille et suspendu dans le vide alors qu'il détestait ça. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour le joli minois de Gabriel Attal, hein ?

  -Pour ça faudrait déjà que tu saches avancer ! le taquina son amant, déjà bien devant.
  -Gngngngngngngngnh, l'imita le plus jeune, comme un enfant. Plus jamais, Attal, plus jamais.
  -T'es pas sensé être le plus en forme de nous deux ? continua-t-il, ignorant son amant qui bouillonnait.
  -Tu ne paies rien pour attendre, répondit-il alors qu'il arrivait enfin au même niveau que son partenaire.

Le plus vieux était d'une étrange humeur taquine suite à la jouissance de voir son génie de petit ami échouer. Il ne se réjouissait pas vraiment de son malheur, mais s'amusait juste fortement à la vision de lui en galère, c'est tout.

Hier soir, après avoir enchaîné un marathon de parties de jambes en l'air dans chaque pièce de son appartement, il avait réussit à convaincre son adversaire pour cette sortie accrobranche. Bardella avait été épuisé de batailler et avait finalement abdiqué, se disant que ça ne devait pas être si horrible que ça.

Il essayait de faire un maximum avec Jordan, ne voulait pas gâcher chaque précieuse minute qu'ils passaient ensemble. Chaque week-end, ils faisaient une activité qui les réunissait encore plus. Il y avait eu les poèmes, la peinture, les pâtisseries, les balades, et pour aujourd'hui c'était plus sportif ! Il adorait l'accrobranche, il en avait fait un nombre incalculable de fois durant son enfance. Car oui, contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'était un enfant et un adulte extrêmement agité lorsque la fatigue ne prenait pas le dessus.

Durant ce deux dernières semaines, il avait également développé la manie de tout prendre en photo. Sa galerie avait été envahie de clichés de son amant, ou d'eux deux. Il avait même créé un dossier spécial pour mieux s'y retrouver. Le concerné n'était d'ailleurs même pas au courant, il lui avait volé un nombre indéfini de photos. Il s'armait de son téléphone discrètement et les prenait en secret, bien qu'il ait été surpris quelques fois.

Alors lorsque les jambes de Jordan tremblaient sur l'échelle placée à l'horizontale en l'air, il ne put s'empêcher de sortir son téléphone et de filmer ce moment hilarant. Bien que le plus jeune soit prit de léger vertige, même s'il ne l'avouerait jamais, il ne cessait de regarder en bas pour voir où il mettait les pieds. Toute la partie du parcours tremblait avec le corps du président du RN, rendant le tout encore moins stable.

Bardella s'arrêta un moment, décida de faire une pause qu'il jugeait bien méritée et leva le regard vers son partenaire. Lorsqu'il vit la caméra du téléphone pointée vers lui, ses yeux lançaient des éclairs mais son corps le trahit en le faisant rire. Un rire léger, comme s'il tentait d'effacer toute l'angoisse qu'il pouvait ressentir face à cette journée. Parce que oui, aujourd'hui, ce n'était pas n'importe quelle journée.

  -Arrête Gabriel, dit-il en riant.
  -T'es pas un peu contradictoire, là ? demanda le concerné, joueur.
  -Ta gueule, Attal ! s'exclama le président du RN, amusé.

Un rire franc s'échappa de la cavité buccale de l'ancien Premier Ministre. Bordel, qu'est-ce qu'il aimait Jordan, sous tous ses angles. Le concerné avait regardé son amant jeter sa tête en arrière pour exprimer sa joie. Il ne l'avait pas quitté des yeux une seule seconde et avait senti les fameux papillons refaire surface.

  -C'est filmé ! On ne dit pas de telles vulgarités à la caméra, voyons, Jordan ! le chambra le plus vieux.
  -d'accord, mon amour.

Les joues du député virèrent au rouge directement. Bardella, lui, lança un clin d'œil provocateur à la caméra pointée sur lui. Il savait très bien que ce genre de surnom mettait son amant dans tous ses états. C'était d'ailleurs pour ça qu'il ne l'utilisait pas souvent. Ensuite, il savait aussi qu'il venait de le surprendre. Son aîné s'attendait sûrement à une provocation violente, puisque son cadet était particulièrement doué pour ça. Un simple d'accord décontenançait le trentenaire alors que le plus jeune se soumissait volontairement.