Chapitre 57

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5 mois plus tôt

...Swan...

Le bourdonnement constant d'une machine à côté de moi résonnait dans un silence troublé. Le bip régulier des appareils me tirait lentement des ténèbres d'un sommeil profond et troublant, comme un chant lointain qui m'appelait. Mais c'était un appel qui se heurtait à une douleur lancinante, une douleur sourde qui semblait imprégner chaque fibre de mon corps.

J'essaie d'ouvrir les yeux, mais c'était comme si des poids invisibles s'accrochaient à mes paupières. Mon Dieu, ça faisait mal. Chaque mouvement me rappelait la gravité de ma situation, me ramenant à une réalité que j'aurais préféré ignorer. La lumière qui filtrait à travers mes paupières closes était trop vive, trop crue.

Un autre bip me parvenait aux oreilles, plus urgent cette fois, comme si la machine était en émoi, réagissant à mon désespoir. Je me concentrais, luttant pour briser l'emprise de l'inconscience qui m'enveloppait encore. Mes pensées s'entremêlaient dans un brouillard confus. Où étais-je ? Que s'était-il passé ?

Les souvenirs commençaient à affluer, fragmentés et distordus. Du feu partout. Du sang, mon sang, éclaboussant les murs. L'immeuble qui s'effondrait dans un fracas assourdissant. Ma vie qui s'écroulait. C'était la fin de tout. La fin de Mark Miller, la fin de Swan Miller.

Avec un effort monumental, j'arrivais finalement à soulever une paupière. La lumière me frappait, et je plissais immédiatement les yeux, mais je pouvais déjà voir les contours flous d'une chambre d'hôpital. Les murs étaient d'un blanc aseptisé, et l'odeur des désinfectants emplissait l'air. Je tournais légèrement la tête et apercevais des appareils, des tubes qui se faufilaient autour de moi comme des serpents.

- Putain, mon crâne... murmurai-je, la douleur frappant comme une onde de choc à chaque mouvement.

Je tentais de me redresser, mais mon corps réagissait lentement, comme s'il était engourdi par une anesthésie persistante. Les souvenirs continuaient de jaillir : la soirée, le bal. Damian à mes côtés. Mon père. La vidéo. Rhys.

Tout était devenu réel. Toute l'adrénaline avait disparu.

J'entendis la porte grincer, et je me retournais brusquement. Une femme en blouse blanche entra dans la chambre, mais en me voyant, elle faisait tomber son plateau, provoquant un fracas de métal et de verre. Mon cœur se mis à battre plus vite. Suis-je défigurée ? Elle semblait terrifiée et s'enfuit en courant, laissant le plateau éparpillé au sol.

Un rire amer m'échappa. Qu'est-ce que j'avais fait pour inspirer une telle peur ?

Je commençais à m'interroger,  est-ce que Damian savait où j'étais ? Mon père était-il mort ? Les questions affluaient, lourdes et pressantes, tandis que je tentais de rassembler les fragments de mes souvenirs. Je me souvenais des dernières secondes avant le noir total,  mon corps qui atteignait la sortie de secours, l'immeuble qui menaçait de s'effondrer sur moi. La terreur qui s'était emparée de moi dans cette fraction de seconde.

Et puis, cet homme, le chauffeur... il m'avait tirée, je m'en souvenais maintenant, avant que tout ne devienne flou. Une étincelle d'espoir naissait dans mon esprit. Cela signifiait que... que le plan de Rhys avait fonctionné ? J'avais disparu ?

J'étais submergée par cette nouvelle réalité. J'avais échappé à la mort, mais à quel prix ? Qui était là pour moi, maintenant que je me retrouvais ici, dans ce monde blanc et stérile ?

Les souvenirs continuaient de remonter à la surface, mêlés à la peur et à l'adrénaline. Je savais que j'avais pris des risques, que j'avais lutté pour ma vie, mais la réalité de ma situation me frappait à nouveau. J'étais ici, mais dans quel état ? Mes pensées s'embrouillaient.

NightHawk T1&T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant