By-Cœurs 5

Chapitre 22

Simon

Je préviens, ce chapitre contient des lourds et violents TW ‼️

    J'ai fait du mal à Elise... comment est-ce possible ? Je ne comprends toujours pas ce qui a pu arriver.

    Je l'aime, jamais je n'aurais imaginé être capable de lui faire du mal. Elle ne me pardonnera jamais mon geste, je ne me le pardonnerai jamais. Je suis incapable de lever la main sur une femme et c'est sur elle que mon inconscient se défoule...
   
    Tom m'a explosé la pommette, c'est plus que mérité. Ses coups dans l'estomac ne sont que le début de la torture qui m'attend quand je rentrerai. Mon père va m'en vouloir.

    Kate doit tellement être déçue de moi. Jusqu'à hier, elle aurait été fière que je sache si bien me contrôler tant mon poing me démangeait ces derniers temps. Cette nuit, j'ai été trop loin. C'est injustifiable.

   J'entendais Elise me hurler dessus, j'entendais ses pleurs et je n'ai pas lâché son poignet parce que ce n'était pas elle qui était face à moi.

    Si ça se trouve je le lui ai cassé. En plus c'est son poignet droit, elle ne va plus pouvoir peindre...
   
    Je lève les yeux vers la lune et constate à quel point elle s'est déplacée, il a dû s'écouler, cinq peut-être six heures. En fait je n'en sais rien, je me suis assoupie un moment contre un arbre. En tout cas, le jour se lève.
   
    Je continue de marcher, pieds nus, en long et en large du bois. Elle ne mérite pas de subir mes cauchemars, mes démons, mon passer. Il faut que je me tire d'ici.
   
    Je m'échoue sur un rocher devant une mare tout au fond de la forêt. Je ne suis jamais venu jusqu'ici. Le grillage est renforcé, juste derrière se trouve la fin du bois puis la route.
   
    Mes frères apparaissent, il n'y a pas Tom avec eux. De toute façon, même s'il était là, je ne fuirai pas, je dois assumer mes conneries et encaisser leurs poings.
   
    Fatigué, je ne prends pas la peine de me relever. Max s'assoit à ma droite, sur le même rocher. Aaron et Anthony prennent celui d'à côté. Ma tête tombe contre l'épaule de mon jumeau.
   
    — Je suis fatigué, Max, confié-je avec difficulté.
   
    — Je sais.

    — Je suis à bout, j'y arrive plus, les cauchemars sont toujours là, dans un coin de ma tête. La journée, ils ne font que se répéter, la nuit, je les revis. Je veux juste que ça s'arrête.
   
    Je veux juste arrêter de penser pendant quelques heures, obtenir du répit au cœur de cette torture.
   
    — Il est temps que tu parles. À Papa pour commencer. Tu encaisses depuis trop longtemps, c'est normal que tu n'y arrives plus, Simon.
   
    J'ai aussi besoin de voir Lawftkiz, sauf que je ne l'admettrai jamais. C'est beaucoup trop dur d'admettre que ma tête ne tourne pas rond pour avoir commis de tels actes. Je ne sais même pas comment m'en sortir.

    C'est douloureux de réaliser que c'est peut-être déjà trop tard, j'aurais dû demander de l'aide plus tôt, maintenant c'est trop ancré en moi. Un sanglot m'échappe face à cette vérité.
   
    Aaron s'approche et me prend dans ses bras.

    — On est là, petit frère. On ne va pas te lâcher. Tu vas rentrer avec nous et tu vas encaisser les remontrances de Neymar et ensuite, on verra. Tu as besoin d'aide, on va trouver la méthode qui t'aidera et ça ira mieux.
   
    À cet instant, j'ai l'impression de redevenir un enfant qui a besoin qu'on le guide pour chaque geste afin de m'assurer que je ne vais pas empirer la situation.
   
    — Elise a interdit à tous les hommes de t'en coller une, tu ne crains rien de rentrer, ajoute Antho.
   
    Je ne suis guère surpris qu'Elise soit intervenue, j'ai un petit espoir qu'elle accepte que nous discutions dans quelques jours.
   
    — Enfile-les !