By-Cœurs 5

Chapitre 23

Caleb

La tension est palpable. Simon et Maxime viennent de sortir, une engueulade commence dans le couloir. Samuel se lève pour intervenir et s'arrête net lorsque résonne la voix de Maxime :

— Sauf que je n'ai pas tué un mec à mains nues à dix ans !

— Ferme ta putain de grande gueule, Max, parce que je te jure que ça va mal se passer !

Personne ne bouge sauf les clones tueurs qui nous ordonnent de les laisser gérer Simon.

Des regards choqués, surpris, s'échangent autour de la table. Et j'observe Aaron, Tom puis Anthony. Quelque chose me dit que le triplé était au courant. Aaron serre les dents, lui l'apprend tout comme son père qui abat son poing sur la table.

— À dix ans, on tue pas ! On joue au cowboy et à l'indien, aux billes ou au voleur, on est ni violé ni meurtrier ! Tout ça c'est à cause de l'autre pute ! Qu'elle remette les pieds ici, je vais la buter ! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez ce putain de Mike pour infliger des horreurs pareilles à des gamins ! s'emporte-t-il avant de sortir.

Ces mots me ramènent quelques semaines en arrière, Emy a subi la même chose, Mike l'a forcée à commettre l'impensable. Il brise des vies pour s'amuser...

Devant la porte ouverte, Samuel demande à Maxime de lui raconter pourquoi Simon a tué quelqu'un.

— Je ne me souviens pas totalement, Papa. Y avait une petite fille de deux ans, un client la violait et Simon a pété un plomb, il s'est jeté sur lui et l'a frappé jusqu'à ce qu'il meure.

Des pas résonnent dans l'escaliers, Aaron et Anthony ne tiennent pas et sortent. Jusqu'à présent, je n'avais pas encore vu Dimitri énervé. Sa respiration rapide et le crayon qui se casse entre ses doigts me confirme qu'il s'agace d'apprendre la violence de l'enfance qu'ont subi bien trop d'innocents.

Sans faire attention, je reproduis ses gestes qui m'ont si perturbé que je me suis calmé la dernière fois. Je pose ma main sur sa cuisse. Son souffle se coupe, son regard se fige sur mes doigts. Il me surprend en m'effleurant un instant. Puis il presse ma main. Une décharge électrique se forme au creux de mes reins à ce simple contact.

— Merci.

Il a retrouvé son sang-froid et se lève. Je me mords l'intérieurs des joues jusqu'à sentir du sang sur ma langue pour empêcher la naissante érection qui se manifeste de prendre plus de place. C'est la merde !

Je capte le regard de Rider, la scène ne lui a pas échappé...

— Calvin, on en reparle dans la journée ou demain. La messe est finie pour l'instant, annonce Neymar.

Je sors et descends. Dans la cour, Rider me fait signe de nous mettre à l'écart.

— Il se passe un truc entre vous ?

— Non, enfin je ne crois pas.

— On est plusieurs à avoir remarqué que tous les soirs vous étiez absents en même temps puis que vous vous enfermiez dans une chambre.

— Depuis qu'on est ici, j'ai du mal à passer les journées et les soirées avec autant de monde. Alors le soir, pendant qu'il doit vérifier les clôtures, on discute. Et on se fait une partie de jeu avant que j'aille me coucher, dans ma chambre, précisé-je pour ne pas laisser un sous-entendu planer.

— Et... tu es gay ou... ?

— Je ne sais pas. Avec tout ce qui se passe en ce moment rien n'est clair. Entre Alice, sa relation avec moi, sa relation avec Emy. Les découvertes sur Mike et les Satanists. Le nombre d'enfants qui ont subi Mike et Stan. J'ai l'impression d'être dans un monde parallèle. J'ai encore du mal à encaisser que j'ai été adopté. Je ne suis plus sûr de rien.

Je sais très bien que je viens de lui mentir, les femmes ne m'ont jamais intéressé. Quand je suis trop tendu, je regarde toujours des photos d'hommes avant de coucher avec une brebis.

Enfin, sauf ici, j'ai juste à aller à la salle de sport en même temps que Dimitri et je file chez les brebis. Les prochaines semaines s'annoncent complexes.

— Si tu as besoin de discuter, n'hésite pas, termine-t-il.

J'acquiesce, le remercie et m'écarte pour rattraper Duncan. Je lui demande de me suivre. Je l'emmène jusqu'à la chambre de Dimitri.

Elise est enfoncée dans les oreillers, ses larmes coulent. Je m'assois au bord du matelas.

— Veux-tu que j'aille chercher Dimitri ?

— Non, ça va.

— On va dire que je vais te croire. Duncan va regarder ton poignet pour rassurer ton père.

Neymar m'a demandé ce matin de faire intervenir Duncan pour savoir s'il faut prévoir un passage aux urgences. Il voulait que Dimitri gère mais il a fait la grasse matinée avec Elise. Il me semble qu'il est sorti juste avant la messe.

Duncan prend ma place, il observe l'articulation sous toutes ses coutures.

— Peux-tu bouger tes doigts ? Parfait. Ton pouce ? Très bien. Bouge ton poignet.

Dimitri entre, il sourit et se laisse tomber à côté d'Elise. Il l'embrasse sur la tempe avant de s'adresse au Doc.

— Comment se porte la patiente ?

— Rien de cassé, il faut continuer la glace et je surveillerai l'évolution. Par contre Elise, tu dois mettre ton articulation au repos.

— Au repos ? C'est-à-dire ? s'inquiète-t-elle.

— Tu dois limiter tes activités pour ne pas la stimuler.

— Soit plus franc, Duncan. La dernière fois qu'elle a eu un plâtre, le chirurgien ne lui a pas précisé que grimper aux arbres étaient interdits.

Nous éclatons de rire, pourquoi n'est-ce pas surprenant de la part d'Elise ?

— Tu ne montes pas à cheval quelques jours, évite de tenir un crayon, tu fais attention dans ton quotidien pour ne pas le solliciter.

— Plus de peinture ni de dessin... super.

Duncan lui propose des antidouleurs qu'elle refuse. La consultation se termine.

— Allez, je vais te faire des pancakes.

— Tu les ramènes ici ? négocie-t-elle.

— Tes jambes vont très bien, tu vas bouger tes fesses. Hors de question que tu restes enfermée. En plus tu sais très que je refuse d'avoir de la bouffe dans ma chambre.

— Tu mens, t'en as dans ton placard.

— Quelle fouine ! l'enquiquine-t-il.

Plus je prends le temps de l'observer, plus il est séduisant. Il prend soin de tout le monde et je crois que ça me plaît. Beaucoup.

Il propose à Elise de passer par le garage pour ne pas être vue par trop de monde, elle finit par accepter. Il la connaît par cœur.

Juste avant de sortir, elle me propose de venir avec eux, Alice dessine dans sa chambre vers cette heure, c'est l'occasion de passer un nouveau moment avec elle.

Nous sortons de la chambre en même que Simon sort de chez les prospects, plusieurs bouteilles de vodka en main, il se tire vers la forêt. Le regard d'Elise se remplit de tristesse.

Alice dessine à la table de la cuisine, sa langue dépasse d'entre ses lèvres tant elle se concentre. Dimitri s'approche et lui retire son casque.

— Je vais faire des pancakes.

Elle affiche un grand sourire et lui demande de se dépêcher. Alice tapote la place à côté d'elle pour me faire comprendre de m'asseoir. Je ne risque pas de refuser une si belle invitation.

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La situation est compliquée pour tout le monde 😔

Samuel arrive à bout de continuer de découvrir l'horreur qu'on vécu ses fils 😣

Alors Caleb, on ment à son beau-frère ? 👀

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🥺

Bon jeudi à vous 🌧️

À samedi pour le prochain chapitre 😕

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