Chapitre 8

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Simon

    Une fois de plus cette semaine, je me réveille en sursaut suite à un cauchemar. Elise caresse ma joue et embrasse mes lèvres.

    — C'était juste un cauchemar, tout va bien, Captain, chuchote-t-elle.

    Novembre se rapproche... je n'en peux plus, rien ne cessera... j'ai tout pour ne plus me soucier du passé et pourtant, les images refont surface tous les ans.

    Je resserre mes bras autour d'Elise pour la garder contre moi et me rendormir. Son odeur m'apaise toujours.

    Elle continue de caresser mon visage, je m'enfonce dans le sommeil petit à petit. Lorsqu'elle essaye de se défaire de mes bras, j'ouvre un œil.

    — Rendors-toi.

— Où vas-tu ? marmonné-je.

— Je vais prendre mon petit-déjeuner pour ensuite aller voir mes chevaux.

    Je la libère et décide de me lever. Elise me suggère de rester me reposer encore une heure ou deux vu qu'il n'est que sept heures.

    — Si tu ne restes pas, je ne vais pas réussir à dormir, mi Corazón.

    J'enfile mon jogging et attrape mon canif sur la table de nuit pour le glisser au fond de ma poche, je répète ce geste tous les matins depuis lundi...

    Elise le remarque aussi, pour autant elle ne dit rien. Nous sortons de la chambre sur la pointe des pieds, toute la maison est encore endormie.

J'allume la machine à expresso que mon père a acheté cet été, il n'en pouvait plus du simple café en dosette alors maintenant la machine le moud juste avant de chauffer l'eau.

    Elise prépare son thé puis coupe des fruits. Je décale ses cheveux et l'embrasse dans le cou. Alors elle me donne une rondelle de pomme. Lorsqu'elle termine sa salade de fruits, elle se tourne vers moi et passe ses bras autour de ma taille.

    — Je sais que c'est une période compliquée pour toi qui arrive, souviens-toi que nous sommes là pour toi. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle tes cauchemars sont si intenses et violents en novembre même si je me doute que ça vient de ton enfance. Je comprends que tu ne veuilles pas m'en parler par peur que ça fragilise notre couple. Mais je suis sûre qu'il y a une personne avec qui tu te sens assez en confiance pour en parler et qu'il ne te jugera pas. Ici, dans la maison, tout le monde sera là pour toi si tu veux te confier. Et sinon il y a Lawftkiz. Il est aussi là pour ça. Mais ne t'enferme pas sur toi-même, tu te fais du mal. Je ne veux pas que ça finisse aussi mal que l'an dernier.

    Elle a raison, je le sais, je n'arrive juste pas à prononcer les mots pour avouer à voix haute que je suis responsable... Je refuse que Max ou Antho l'annoncent à ma place. Si j'ai accepté que mon jumeau en parle à notre triplé, c'est pour qu'il sache à quel point je suis détruit. Aaron ou mon père n'ont pas ce même lien avec nous, ils n'ont pas besoin de savoir. Et j'ai beaucoup trop peur de briser Elise en lui avouant... je ne veux pas qu'elle ait peur de moi, alors je préfère rester silencieux, je ne suis pas prêt à perdre cette vie de famille si saine pour moi.

    — Je n'oublie pas, je sais que vous êtes là. Quand je serai prêt, je t'en parlerai.

— Ton passé fait partie de toi, je ne t'en voudrai jamais pour ce que tu as subi, Captain.

    Si seulement c'était aussi simple que cette simple phrase... Elise m'embrasse à nouveau pour me sortir de mes pensées puis elle me donne un bol de fruits.

    — Depuis trois jours, tu ne manges quasiment rien, tu fonctionnes au café, au Red Bull et à la bière. Diminue au moins le Red Bull, s'il te plaît et mange quelque chose.

    — Promis, je vais faire attention.

Cette promesse n'est pas du vent, je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour rien et je n'avais pas remarqué que je sautais des repas. Alors pour la rassurer, je vais commencer ma journée par lui rendre le sourire en dégustant ce bol de fruits.

By-Cœurs 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant