By-Cœurs 5

Chapitre 21

Dimitri

Après le repas, Pauline me sollicite pour une histoire. Elle a trouvé le vice pour avoir double dose, je l'emmène lire puis elle réclame Aaron pour qu'il lui raconte une autre histoire avant de dormir. Pablo fonctionne différemment, il a besoin d'une chanson d'Anthony et s'endort ensuite dans le calme, dans les bras de son père.

Ma filleule s'installe sur mes genoux et je lui lis son histoire.

Sans surprise, dès que je termine, elle en demande une autre.

— Parrain, encore une.

— Non, non, non petite crapule, Papa va venir.

Elle éclate de rire lorsque je la chatouille puis je sors. Alice dessine dans sa chambre, casque de musique sur les oreilles, sweat plaid sur le dos, elle peut passer des heures sans bouger de son fauteuil.

J'entre dans sa chambre, elle relève la tête et fait tomber son casque sur ses épaules.

— Est-ce que t'as été sage aujourd'hui ?

— Oui. J'ai même été avec Caleb me promener parce que Docteur Lawftkiz m'avait dit de faire quelque chose avec lui.

— C'est très bien. Tu as bien aimé ?

— Il est gentil.

— Est-ce que tu veux un cadeau ?

Ses prunelles pétillent et elle hoche la tête avec bien trop d'énergie. Je sors de ma poche une enveloppe qui porte son nom et la lui donne. Elle est arrivée ce matin, je savais que ça lui ferait plaisir.

— OH ! C'est les deux qu'ils me manquent !

Avec un grand sourire, elle va dans sa bibliothèque et sort son album Panini sur le film Robots. J'ai passé des heures pour lui trouver les deux derniers autocollants.

Lentement, avec de la précision et minutie, elle colle le premier puis le second. Elle tourne la tête vers moi et m'informe :

— Il est fini.

J'ai le droit à un gros câlin puis elle se réinstalle pour dessiner, alors je la laisse et ferme la porte pour la laisser dans sa bulle. Il suffit de peu pour faire plaisir à Alice, on trouve toujours une idée quand il faut lui remonter le moral.

Je me rends dans le jardin pour mon inspection du soir. Les triplés fument un joint, c'est bien qu'ils se retrouvent juste tous les trois de temps en temps, Simon en a besoin.

Alors que j'approche de la forêt, Caleb me rejoint. Depuis une semaine, il m'accompagne lors de mon tour quotidien et c'est loin de me déplaire.

— Alice m'a dit que vous aviez fait une promenade tous les deux.

Son sourire trahit sa joie. Il ne peut qu'être heureux de cette évolution, il n'attendait que ça.

— Ouais, je suis allé la voir en fin de matinée, elle faisait des cookies et m'a proposé d'emmener son chien en balade.

Je suis plutôt surpris que cette idée soit l'initiative d'Alice. Après je sais que si Lawftkiz lui demande quelque chose, elle accepte sans trop rechigner.

Il me raconte à quel point elle est bavarde, qu'elle veut lui montrer ses dessins et qu'il lui a proposé de regarder un film ensemble de temps en temps, elle a accepté.

Le voir aussi réjouit me donne juste envie de l'embrasser et je sais que ce n'est pas du tout une bonne idée.

Se contenir dans ce genre de moment s'avère bien difficile. Il ne repousse jamais une brebis qui le titille, je l'ai déjà vu entrer dans le bâtiment des brebis en journée donc je ne me fais pas de films sur ses attirances.

Nous allons dans ma chambre faire une partie de jeu, comme presque tous les soirs. Je prends une douche rapide d'abord, il a fait particulièrement chaud aujourd'hui.

Il est calé dans mon fauteuil, je me vautre dans mon lit et prends la manette.

Je suis en train de massacrer tous mes adversaires lorsqu'Elise entre en pleurs dans ma chambre.

— Ma Princesse, qu'est-ce qu'il y a ?

Je lâche ma télécommande et me redresse à peine qu'elle s'effondre dans mes bras. Elle respire avec beaucoup trop de difficulté.

— Son poignet, Caleb fixe l'avant-bras droit d'Elise.

Je pose les yeux sur sa peau bleuie, quelqu'un l'a serré si fort qu'il en a laissé une marque indélébile. Je soulève Elise et l'allonge sur mon lit.

— Ma Princesse, il faut que tu me donnes le prénom de celui qui t'a fait du mal.

Elle lève les yeux vers moi et juste au travers de son regard brisé, je comprends que le responsable n'est autre que Simon. Ses larmes redoublent et je la serre davantage contre moi, comme pour la protéger.

— Je vais lui chercher de la glace.

J'acquiesce et remercie Caleb.

Simon va tellement mal en ce moment, je ne suis pas surpris qu'il soit allé trop loin aujourd'hui. Je pourrais mettre ma main à couper qu'il souffre d'un stress post-traumatique à cause de son enfance.

Connaissant Elise, elle ne lui en voudra pas trop longtemps. Comment pourrait-on en vouloir à un gamin qui souffre depuis vingt ans de maltraitance...

Caleb revient avec un sac de glace souple.

— On va mettre de la glace sur ton poignet, Princesse. On ne te fera pas de mal.

Caleb attend un signe de sa part puis entoure son articulation avant d'ajouter un bandage pour que le sac tienne.

— Ce n'est pas la faute de Simon... il dormait... c'était un cauchemar, murmure-t-elle entre deux sanglots.

Elle fond à nouveau en larmes et la porte de ma chambre s'ouvre sur Neymar, son regard furieux s'estompe en se posant sur sa fille. Il s'agenouille et caresse la joue d'Elise.

— Ma puce, est-ce que ton poignet te fait mal au point d'aller aux urgences ?

Elle secoue la tête de droite à gauche.

— Je vais m'occuper de Simon pour avoir levé la main sur toi.

— Non ! Il dormait, il ne m'a rien fait ! C'est son cauchemar, pas lui. Promets-moi que personne ne lui fera du mal, Tom l'a frappé, ça suffit !

— D'accord.

— Promets-le moi, le supplie-t-elle d'une voix apeurée.

— Je te le promets, ma puce. Il est parti se réfugier dans la forêt, Tom ne l'a pas suivi et je vais interdire quiconque de lui régler son compte.

— Merci.

— Veux-tu rester ici cette nuit ou nous rentrons ?

— Je reste.

Il embrasse sa fille sur la tempe et nous laisse.

Pour aider Elise à se détendre, je reprends cette habitude que j'ai pour l'endormir depuis sa naissance, je caresse son nez.

— Ferme les yeux, Princesse. Je ne bougerai pas de là, je te le promets.

Le silence envahit la pièce, la respiration d'Elise devient régulière alors pour ne pas la réveiller, Caleb chuchote :

— Tu veux que j'aille chercher une autre couverture ?

Je hoche la tête, nous sommes allongés sur la couette et elle va avoir froid.

Il revient et installe de drap sur nous. Je ne laisse que ma lampe de chevet allumée, Elise a besoin de dormir. Elle ne fera pas de cauchemar dans mes bras.

Caleb me demande d'où vient cette relation si fusionnelle que j'ai avec Elise. Alors je lui raconte ce fameux jour, du haut de mes quatorze ans où j'ai décidé de désobéir à l'ancien Vice-Président. Pendant tout ce temps, je continue de câliner Elise, la voir en pleurs, aussi brisée, me rappelle trop de mauvais souvenirs.

Au cours de la nuit, Caleb passe toutes les deux heures remplacer la glace autour du poignet d'Elise. Il m'intrigue de plus en plus et le voir aussi attentionné avec ma protégée le rend beaucoup trop craquant. Ça va vraiment être la merde si je continue de passer autant de temps avec lui, je ne vais plus savoir lui résister.

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Alors Dimitri, on a des vues sur quelqu'un 👀

Seul Dimi peut rassurer Elise dans une situation aussi difficile 😣

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🥺

Bon vendredi à vous ☁️

À dimanche pour le prochain chapitre 🫣

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