Chapitre 1 : Livia

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La vie est un chemin plein de détours et d'obstacles, il y a ceux qui les surmontent avec beaucoup, voir trop de difficultés et d'autres qui les évitent en les contournant. Pour ma part, je fais partie de ceux qui s'arrêtent devant, sans trop savoir quoi faire, hésitant toujours...
Mais aujourd'hui mon opinion allait changer, au risque de bouleverser ma vie et ma façon de voir les choses à jamais.

C'était un jour d'averse, il n'avait pas arrêté de pleuvoir depuis des
semaines, et encore une fois, j'étais en retard... Et oui cela m'arrive assez régulièrement, alors dites-vous bien que quand j'apparus à la vie scolaire une énième fois du mois, ils connaissaient bien mon nom, même un peu trop.
Arrivée en cours de maths, le prof, à mon habitude, me dévisagea d'un regard strict et sévère, je lui fis un signe de tête comme quoi j'allais vite m'asseoir à ma place et en silence.

C'était long... Ce n'est pas que je n'aime pas les maths, mais je ne les
adore pas non plus. Je n'étais plus du tout attentif au cours, regardant toujours par la fenêtre la pluie tomber. Le bruit des gouttes frappant les vitres m'apaisait, je commençais à me perdre dans mes pensées...
Si pour une fois, il pouvait m'arriver quelque chose de trépidant, juste une seule... Ce n'est pas que ma vie est ennuyeuse, mais il manquerait peut-être...Un peu...d'action.

Une plume d'un bleu pâle vint alors se poser avec légèreté sur le rebord de la fenêtre entrouverte. Elle était si jolie et paraissait si douce qu'une simple petite brise l'emporterait très loin. Je l'observais avec beaucoup d'attention. Ses reflets argentés lui donnaient un air chic et original. Sa couleur attirait. Je voulais la saisir, mais la vitre nous
séparait...
Soudainement, elle se mit à trembler... Attendez, elle tremble ? C'est
normal ça ? Quel secret pouvait renfermer une si petite chose ?
Regardant toujours les gouttes de pluie ensevelir la transparence de
la vitre.

Je la teinta alors du bout des doigts pour en avoir le cœur net,
effectivement, elle vibrait à tout rompre, comme pris de peur, je
bondis de ma chaise...
À présent, toute la classe m'observait, je ne savais plus quoi faire ni
dire...

Et si j'avais tout inventé, ce n'était peut-être qu'une simple rêverie. Franchement, ils doivent me trouver bizarre, et je les comprends. Mais même pas le temps de m'apitoyer sur mon sort que le bâtiment tangua sur le côté, le sol s'inclina vers la gauche, tout le monde étaient pris de panique.
Mon cœur raisonna dans ma poitrine.
Puis les tables vrillèrent de tous côtés, les élèves tombèrent à terre,
s'agitaient dans tous les sens.
L'alarme des cas d'alerte se déclencha, que faire ?
On ne pouvait pas non plus sortir, la porte était condamnée, car elle se positionnait maintenant en haut.
Nous marchions à présent sur les murs...
Je trébucha, mes mains sanglantées étaient d'un rouge pourpre, mes
yeux commencèrent à se liquéfier. En regardant à l'extérieur, je pris
conscience qu'un morceau du collège s'était décroché, et partait sur
la mer ? La mer !? Comment est-ce possible ? Je ne saisissais pas...
Le petit bout de terre était en train de chavirer ! En fait, cela ne servait à
rien de sortir du bâtiment, ce serait encore pire ! Je décida donc de
m'agripper fermement à la paroi des vitres brisées. Un garçon
nommé Mike me demanda brusquement d'une voix tremblante ce que je faisais encore là...
- Je reste en vie !! Répliquai-je brusquement.

Je vis Léa copier mon geste au fond de la pièce. Le bâtiment était sur
le point de se retourner, je ferma alors les yeux en pensant à la fin...
Je ne veux pas mourir, je veux savoir ce qui va se passer.
J'entendis Léa crier, je tournis brusquement la tête, elle était accrochée par un bout de ferraille qui dépassait du mur, ses pieds pendus dans le vide...
Je ne pouvais rien faire pour la sauver ni même l'aider, si j'intervenais, je me retrouverais moi-même dans cette situation.
Je vis alors Aaron faire face, il saisissa sa main et la remonta en surface.
Par la suite, elle éclata alors en sanglots, Aaron lui chuchotant à l'oreille. Je tentais d'entendre leur discussion quand un bout du plafond me tomba sur la tête.
Je sentais le sang me dégouliner sur le visage, mes oreilles bourdonnaient, puis... Plus rien.

LA PLUME BLEUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant