LA PLUME BLEUE

Chapitre 2 : Léa

J’étais en train de tomber, mes pieds suspendus dans le vide, j’appelais au
secours, tout mon corps tenait juste par
une de mes mains accroché fermement à une petite barre en fer. Je hurlais de
toutes mes forces, mais personne ne semblait vraiment m’entendre, où alors ils étaient tous préoccupés par leur sort.
Livia me regardait avec de grands yeux, je crus comprendre qu'elle aussi était coincé. Je n’avais même pas la force de pleurer tellement que je concentrais mon énergie dans mon unique bras qui me soutenais, j’ai alors pensé à la fin Mais ça ne pouvait pas se terminer ainsi, j’ai souvent imaginée ma mort mais jamais je ne l'aurais pensé de cette façon ! J’aurais cru que la vieillesse m’aurait eu après avoir bien profiter de ma vie ou quelque chose comme un accident ou une maladie mais pas ça… Je ne sentais plus mon avant-bras, mes doigts sont en train de lâcher prise, ma main glisse le long de la barre et mes larmes sur mon visage transpirent et brûlent. Je criais mes dernières forces, quand une main agrippa la mienne, elle était chaude mais tremblotante, je vis apparaitre son visage, ses yeux était casiment noir, plein de méfiance et d’assurance :
- Aaron ?
- Tiens bon, je te remonte !!
Il tirait de toutes ses forces, moi je le laissais faire de son mieux. Pourquoi se donnait-il tant de mal pour moi ? Je le fixais avec un regard admiratif. De nouveau à terre, mes jambes étaient assez écorchées pour qu’apparaisse sur mon pantalon des traces de sang. J’étais à genoux, tremblante de peur avec une douleur atroce dans le bras que je tenais fermement, mes larmes
s'étendaient sur les débris de pierres. Aaron vint s’accroupir devant moi, il prit entre ses mains, mon avant-bras douloureux, le contempla puis s’approcha de mon oreille, et me chuchota :
-Je ne sais pas ce qui se passe, mais je te promets que l’on s’en
sortira !
À ces mots, mon cœur retentis à toute vitesse dans mon corps engourdi par la gravité, il m’aida à me relever et j’éclatai en sanglots, il me prit dans ses bras, me serra fort, je ne sais pas s’il fit cela par compassion ou pour me protéger, car le bâtiment recommençait à pencher, nous perdions tous deux l’équilibre, il était recroquevillé sur
moi tout en respirant très fort. Sa tête était calée sur mon épaule et la mienne était courbée près de ma poitrine, mon dos bossu me faisait mal et ma tête était souffrante. Il me serrait si fort que son cœur faisait écho dans ma tête, j’entendis mon nom retentir, c’était Gaël ! Elle était dans un angle fermement accroché aux parois, et hurler :
- LEA, AARON! ATTENTION !!
J'examinai de tous les côtés, en me demandant de quoi parlait-elle, je
levai légèrement ma tête, le plafond allait nous tomber dessus ! Pas le temps de réagir, que tout s’effondra… C’est là que je me dis, que malheureusement la mort ne prévient pas.