Chapitre 14 : Hugo

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Mike me suivait de près. Je crois qu’il n’avait pas vraiment envie de venir. Mais j'étais obligé de le forcer, il me fallait quelqu’un d’autre avec moi pour aller chercher Ju’.

Je ne voyais rien, tout n'était que brouillard et forte pluie. Les gouttes
qui me tombaient dessus violemment raisonné dans ma tête, c’est douloureux, j'espère qu'elles ne vont juste pas se transformer en grêlons.
Je hurlais son nom au loin… Mais tout ce que je recevais, c’était l'écho de ma propre voie. J’avais vraiment peur pour lui.
Quelques minutes après nous étions à bout, mes mains étaient gelées et mes
pieds n’en parlent pas. Soudain, j'entendis un appel au loin. Je me
précipita alors, cherchant des yeux Julien. Mais je n’en crue pas mes yeux, là devant moi, sûrement déposé par les vagues, se tenait une petite fille d'à peu près trois ans, enroulés dans une grande écharpe.
Je me mis à sa hauteur, son pied était coincé par une grosse pierre. Elle me regardait, sans rien dire, les larmes aux coins des yeux. Sa tête saignait légèrement. Elle était blond platine, le bout de ses mèches était d’un bleu pâle. Elle avait de grands yeux turquoise et
mesurait sûrement moins d’un mètre. La pauvre doit être orpheline maintenant... Son regard était accroché au mien.
Mike arriva un peu après, essoufflé, il me dit :

-Tu m'as semé. Tu joues à quoi, ce n'est pas parce que la tempête, c’est un peu calmé que tu dois te tirer, et d'ailleurs, c’est qui cette petite, et où est Julien ?

-Ben, figure toi que je ne sais pas qui elle est et d'où elle vient… Julien !

Mince, je l’avais presque oublié, c’est comme si cette gamine avait perturbé mon esprit. Aide-moi à soulever cette pierre sous son pied, puis après, on continuera à chercher Ju’ !

Il faut que je retire cette pierre. Mais impossible, elle est trop lourde. Peut-être qu'en glissant ce bâton sous cette roche, ça coincerait sûrement moins... Gnn... Gnn... Je crois que ça... Se retire... Voilà !

Son pied était ensanglanté, elle poussait des petits gémissements de douleur… Il fallait que je lui fasse un bandage pour stopper l'hémorragie. Je déchire alors un bout de mon t-shirt, et lui banda le
pied soigneusement, il faudra le lui changer toutes les demi-heures pour éviter que ça ne s'infecte davantage.

Dans notre abri, nous avons des soins, je m’occuperais d’elle là-bas. Elle me tendit la main comme un signe de reconnaissance. Je posa alors mes doigts dans sa paume quand subitement une force inattendue me propulsa en arrière. Tout était trouble autour de moi, mais je vis le visage de la petite avec de grands yeux rouge écarlate, le teint pâle et les cheveux entièrement bleus… On aurait cru qu’elle avait grandi d’un coup, elle faisait à présent douze, treize ans.

C'était étrange et elle me faisait extrêmement peur. Mon sang se glaça
quand je me vis lui prendre la main, elle se tourna vers moi, et ses yeux redevinrent bleu turquoise…

Donc tout cela n'était pas réel, pas réel ? On aurait dit une vision. J’ouvris doucement mes paupières et vis au-dessus de moi, penché, la petite et Mike. Je me leva d’un bond, pris cette gamine perdue et très étrange dans mes bras :

-Allez, Mike continuons à chercher Ju, ça commence à faire longtemps, on ne doit pas trop tarder.

Il acquiesça d’un simple hochement de tête. …
Il ne pleuvait plus, aucun nuage à l'horizon. Il restait juste des tonnes
d’eau à évacuer. C'était ce que l’on appelle une grosse inondation…
J’entendis brusquement mon nom retentir au loin. Julien…? Et non
toujours pas, c’est juste Aaron qui court à grande vitesse vers moi… Je suis désespéré, mais où est-il passé :

-Hugo !! On a trouvé Julien et s’il te plaît ne panique pas, même en le voyant, d’accord ? Et c’est qui elle ? Dit Aaron très surpris.

-Comment ça ? Que lui est t'il arrivé? Dis-je nerveusement sans répondre à sa question

Je pleurais d’avance, Aaron avait l’air si inquiet que ce n'était sûrement pas bon présage. Je courus alors, avec toujours la petite sur le dos et accompagné d'Aaron…
Ils étaient tous là autour de Julien qui lui, était entendu par terre, le teint gris et les yeux fermés. Je posa alors la gamine et me laissa tomber à genoux. Je pleurais maintenant à chaudes larmes…

LA PLUME BLEUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant