Chapitre 17 : Aaron

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Tout le monde pleuré le décès de Julien, c'était si triste, mais au moins, on pouvait se dire que son âme était en paix. Finalement, il a peut-être plus de chance que nous, lui sera tranquille au paradis, pendant que nous vivons en plein cœur des enfers. 

Les étoiles brillent ce soir, fort malheureusement, il en fait partie. J'observai avec attention, tous les visages assombris de mes amis, ils me faisaient de la peine. Après tout, je les comprenais, j'aimerais bien pouvoir ouvrir mon cœur comme ils le font tous, mais ça m'est impossible. Le seul bruit qu'y était perçu, c'était nos reniflements. 

Mais cela vint se briser quand Léa partit en courant vers un bout du toit du gymnase, tout en pleurant énormément. Elle y monta ensuite, puis on ne la vit plus, elle était trop haute maintenant. C'était seulement la deuxième fois depuis la mort de Mathieu que quelqu'un y montait, on s'était dit de ne plus le faire, mais voilà qu'elle rompit notre promesse, tout comme Livia et Mike. Pourquoi était-elle montée ? Devais-je la suivre? Elle avait sûrement besoin de compagnie. 

Je la rejoignis alors sur le toit, sous le regard étonné de tous. Je n'arrivai pas à croire que je l'avais rejoint, moi qui normalement m'en fichais, ce n'est pas normal, je ne me reconnaissais pas. Je m'assis quand même à côté d'elle. Elle avait les yeux d'un rouge sang, elle fixait le sol fermement, des larmes lui coulaient de partout sur son visage tremblant. Elle avait une coupure vers le dessus de la tête, je ne l'avais pas remarqué. Je voulais lui demander ce qu'elle avait, mais je n'arrivais pas à parler, la seule chose à laquelle je pensais, c'était : Pourquoi j'étais monté sur le toit avec elle ?

Je pris enfin mon courage à deux mains et lui demanda :

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi es-tu montée en courant, et surtout pourquoi ici ?

Elle arrêta enfin de fixer le sol puis tourna son regard droit dans le mien. On se regardait maintenant droit dans les yeux, les siens étaient d'un marron profond, tandis que moi, je devais être d'un rouge rutilant, jamais je n'avais eu un échange de regard aussi long. Elle ne s'arrêta pas de me regarder puis dit d'une petite voie :

- C'est trop dur, je n'en peux plus, tout me manque, j'aimerais revenir en arrière et empêcher ça, même si je n'ai aucune idée de comment c'est arrivé. Et si je suis venu ici, c'était pour être tranquille, je pensais que personne ne serait monté ici. Mais ta présence ne me dérange pas pour autant, au contraire, je ne sais pas pourquoi, mais elle m'apaise, je me sens comme protégée.

Elle détourna enfin son regard et observa le coucher de soleil qui venait de commencer. Je fis de même et lui répondit :

- Moi aussi, je trouve ça dur, tu sais, ça manque à tout le monde. Et je ne sais pas non plus pourquoi je t'ai rejoint, ça ne me ressemble pas, mais je ne regrette pas d'être monté, ça fait toujours un peu de bien d'en parler.

Elle hocha les épaules, puis me remercia d'être venu, elle se leva pour descendre, mais cria : "ROHH VOUS ABUSEZ !". Je me leva vite et vis qu'ils nous attendaient tout en bas, un sourire moqueur mais pas trop prononcé puisqu'on n'avait pas encore fait le deuil du décès de Julien. 

Pendant que nous descendions du toit, Adrien cria "MYRIAM C'EST TOI ?". Tout le monde se retourna rapidement, je vis une silhouette marché dans notre direction. Adrien courra vers elle, ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu, en dehors des repas, il reste discret, je ne sais où. 

Après, nous les garçons, ça nous arrange, on ne l'aime vraiment pas, avec son visage trop parfait et son arrivée tout nu, franchement, il aurait dû rester là d'où il venait. Il revint et nous présenta Miriam, elle était vraiment belle et avait un si beau sourire, elle paraissait parfaite. Les garçons et moi la saluons avec un sourire niaiseux, tandis que les filles se contentèrent d'un hochement de tête, suivi d'un regard néfaste. Elles avaient l'air jalouses, mais je ne suis pas sûr, je n'ai jamais su différencier les expressions des filles. En-tout-cas, je suis sûr qu'elles ne l'aiment pas, ceci en revanche se voyait.

LA PLUME BLEUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant