Ma mâchoire se décroche. Je ne comprends pas ce qui se passe. Confuse, je tente de croiser le regard d'Eleazar pour obtenir une explication. Mais il reste immobile, faisant face à Isidora, attendant sa réponse. Elle le fixe d'un air satisfait, un sourire en coin.
— Professeur Fig. Cela fait longtemps. — dit-elle, d'un ton naturel.
Elle semble savourer sa sortie et se fait craquer les doigts tout en observant les alentours. Depuis combien de temps est-elle ici ? Était-elle prisonnière ? Des centaines de questions me submergent. Eleazar me sort de mes pensées :
— J'ai besoin de votre aide, Isidora. — dit-il rapidement.
— Mon aide, hm ? — demande-t-elle, perplexe.
Le professeur Fig me désigne d'un regard, et Isidora le suit. C'est comme si elle ne m'avait pas remarquée jusque-là.
— Il faut que vous m'aidiez à la sauver, elle est maudite par une magie noire très puissante, et vous êtes notre seul espoir... — commence-t-il avant d'être coupé.
— Et pourquoi devrais-je faire cela ? — rétorque-t-elle, le ton ferme.
— Car elle possède la magie ancienne, tout comme vous.
Elle repose ses yeux sur moi, nonchalante, puis se tourne de nouveau vers Fig.
— Qu'est-ce que j'y gagne ? — demande-t-elle.
— Votre liberté.
Elle laisse échapper un rire assuré.
— Ma liberté ? Vous venez de me la rendre. Si vous pensez que je retournerai sagement dans cette cage... Vous vous trompez, Eleazar.
Elle marche lentement de gauche à droite, réfléchissant.
— Non, il me faut... quelque chose de plus intéressant.
Un cri de douleur m'échappe. Spectatrice de la scène, j'avais presque oublié la souffrance de la malédiction. Fig et Isidora me regardent me tordre de douleur sur le sol, et je peux entendre l'impatience d'Eleazar.
— C'est donc ça, ma descendance ? — dit-elle, méprisante. — Quel gâchis.
Je serre les dents, retenant mes hurlements. Je respire fort et aimerai pouvoir répliquer. Avant que je n'en ai le temps, Fig intervient :
— Ma vie, contre la sienne.
Mon esprit vacille à ses mots. Je rassemble assez de force pour crier « non ! » et tente de me redresser, mais sans succès.
— Oh, Eleazar... Vous avez toujours été... théâtral. Ou dramatique. C'était un trait que je détestais chez vous. — réplique Isidora en riant.
Elle marque une pause, prenant un malin plaisir à me voir souffrir.
— J'espère qu'elle en vaut la peine. — ajoute-t-elle.
Elle lève sa main vers moi. Entre ses doigts, une brume rouge tourbillonne, se glissant vers moi. Impossible de bouger, je ne sais pas ce qu'elle est en train de faire. Je jette un regard apeuré à Fig, qui observe la scène, la gorge nouée.
La lueur rouge m'atteint, serpente autour de mon corps avant de s'infiltrer en moi. Un cri de douleur m'échappe. Je sens la magie envahir chaque fibre de mon être, chasser la malédiction en moi. La douleur est insupportable. La chaleur brûle en moi, parcourant chaque recoin de mon corps.
Le temps s'étire, interminable. Puis, je vois la fumée noire que j'avais absorbée à Anne s'échapper de mes doigts, expulsée par la brume rouge. Quand elle disparaît enfin, mon corps s'effondre, épuisé. Je lutte pour respirer, mon cœur bat à tout rompre, et je tente de reprendre mes esprits. C'est un soulagement, mais je me sens terriblement faible, allongée sur la pierre froide.
— Il te faudra quelques jours pour t'en remettre. — me lance Isidora.
Eleazar fait un pas vers moi pour vérifier mon état, mais Isidora l'arrête net :
— Savez-vous, cependant, ce que j'ai toujours apprécié chez vous Eleazar ? — demande-t-elle.
Il se fige, la regardant, comme s'il attendait la suite.
— C'est que vous tenez toujours vos promesses. — dit-elle, un sourire diabolique aux lèvres.
Sans prévenir, elle lève brusquement la main et projette sa magie sur Eleazar. La lueur rouge le frappe de plein fouet, son corps se raidit puis s'effondre.
L'horreur me tétanise. Je hurle de toutes mes forces en voyant le corps d'Eleazar, inerte sur le sol. Les larmes coulent sur mon visage, collé contre la pierre froide. Je n'arrive pas à y croire. Chaque sanglot rend ma respiration plus difficile.
— Ne sois pas triste. Il se servait de toi. Tôt ou tard, tu aurais fini comme moi, ici. Tu devrais plutôt me remercier. — me dit Isidora.
Elle se rapproche, continuant de parler, mais je reste fixée sur le corps sans vie d'Eleazar, espérant le voir bouger.
— Ta magie est bien trop précieuse pour être exploitée par ces sorciers incapables.
Elle parle toujours, mais mes pensées sont ailleurs. Les larmes ne cessent de couler, et je suis clouée au sol, incapable de me lever. Je suis sous le choc, tout est allé si vite. Je n'ai pas eu le temps de réagir, je n'ai pas pu.
Tout est ma faute. Il a tout fait pour moi, il est venu à moi, il m'a sauvé, il m'a tout appris... il m'a fait confiance.
Et aujourd'hui, il est mort.
Mes pensées se tournent désormais sur Isidora. Qui est toujours en train de parler de ma magie et de la sienne.
— Tu es comme moi. Ensemble, imagine tout ce que nous pourrions accomplir... Ce que nous pourrions contrôler. Plus rien ni personne ne pourrait nous arrêter.
Mon souffle se précipite, ma mâchoire se crispe, mes doigts se serrent. La rage bouillonne en moi. Je pose mes mains sur le sol et, de toutes mes forces, je soulève mon torse. Un cri m'échappe tandis que je lutte pour me relever. C'est difficile, mais je suis plus déterminée que jamais.
Isidora rit doucement en me voyant me redresser avec maladresse.
— Tu es coriace, je ne pensais pas que tu t'en remettrais aussi vite.
Je me redresse sur mes pieds, vacillant, et me tourne vers elle, les yeux brûlant de haine. Je serre les poings, fixant sa silhouette arrogante.
— Je vais te tuer. Je vais te faire disparaître.Il ne restera rien de toi, on en oubliera ton existence. — je crache entre mes dents serrées, les larmes aux yeux.
Elle me fixe, toujours souriante, ne prenant pas ma menace au sérieux.
— Quel dommage... Moi qui pensais que nous pourrions faire équipe. — répond-elle.
— Jamais.
Ma magie bleue jaillit de mes doigts, m'entourant de brume et d'éclairs, guidée par ma colère. Isidora observe cette énergie familière avec un sourire.
— Magnifique... — murmure-t-elle. — Dommage que tu doives mourir.
Elle lève les mains et je riposte avec ma propre magie. Nos énergies s'entrechoquent, créant une boule de lumière tourbillonnante. Mes cheveux volent sous la force de l'impact. Je tiens bon, déterminée à la détruire. Je veux qu'elle meure, qu'elle souffre, qu'elle disparaisse. Je veux l'entendre hurler d'agonie et qu'elle paie pour ce qu'elle a fait.
Épuisée, je brise le lien pour me protéger de son attaque. Elle aussi reprend son souffle, me dévisageant.
Mon regard reste noir, et je prépare une nouvelle offensive. Je lève les mains, prête à relancer ma magie, quand une voix derrière moi me fait sursauter :
— Daphnée !
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Au-delà des ombres - Hogwarts Legacy - Sebastian Sallow
FanfictionNouvelle élève à Poudlard, Daphnée entre en cinquième année avec un secret : elle possède une magie ancienne qui a bouleversé sa vie et qui l'a forcée à quitter sa famille moldue. Eleazar Fig qui cherche à percer les mystères de cette magie, la pren...