2h30. Manhattan, État-Unis
...Swan...
Cela faisait quatre jours que nous étions arrivés, et je n'en revenais toujours pas de tout ce qu'il s'était passé.
Les premières 24 heures avaient été les plus intenses. Nous avions commencé par récupérer tous les noms. Une liste interminable d'hommes et de femmes influents, politiciens, banquiers, chefs d'entreprise, tous ceux qui, à un moment donné, avaient travaillé avec mon père pour s'enrichir, pour obtenir plus de pouvoir, pour commander des meurtres. Chaque nom sur cette liste pesait sur ma conscience, chaque ligne marquait une vie ruinée ou perdue.
Derek et moi avions passé des heures à fouiller les preuves. Je n'avais jamais imaginé que tant de monde pouvait être impliqué dans cette toile de corruption. Mais il ne s'agissait pas seulement des coupables. J'avais également dressé la liste des innocents, tous ceux qui avaient payé de leur vie à cause de mon père. Des noms effacés de la mémoire du monde, des gens qu'on avait fait disparaître pour qu'ils ne gênent plus.
Même si mon père était mort, j'étais résolue à anéantir sa réputation. Une partie du monde connaissait déjà l'histoire des Miller, et beaucoup savaient qu'il était mêlé à des activités criminelles. Pourtant, personne n'osait encore briser le silence à ce sujet, malgré sa mort.
Sa mort ne suffisait pas. Il devait tomber aux yeux du monde entier, et avec lui, tous ceux qui l'avaient soutenu. Mais malgré l'urgence, nous n'avions pas encore eu le temps de transmettre tout cela à la police ou à la presse. J'étais encore à finaliser les preuves, à peaufiner chaque détail. Derek avait trouvé quelques documents dans le bureau de mon père, mais pas tout. Ce n'était pas assez. Alors, il avait fouillé dans l'ordinateur, celui que j'avais emporté avec moi lors de l'explosion. Je n'avais jamais osé le rouvrir. Trop de souvenirs. Trop de douleurs.Derek, lui, n'avait pas eu de mal à plonger dedans. Il avait trouvé d'autres preuves, des courriels, des contrats, des messages cryptés. Mais ce soir, il m'avait dit qu'il avait aussi récupéré la vidéo. Je lui avais demandé s'il l'avait regardée. Il m'avait répondu que oui, d'un ton grave, presque distant. Puis, sans un mot de plus, il était parti. Je ne savais pas où il était allé, ni quand il reviendrait.
Derek n'avait pas passé une seule nuit ici. Chaque nuit, je m'endormais dans un silence presque étouffant, le cœur lourd. J'aurais pu sortir, mais je n'en avais pas la force. Tout semblait trop dangereux maintenant. Je savais que sans Derek à mes côtés, cette ville, cette chambre, tout devenait anxiogène. Chaque bruit, chaque ombre me rappelait que j'étais une cible, que ma seule présence ici était un risque.
Et plus encore... sans Derek, il y avait une tentation constante qui me rongeait. Si je mettais un seul pied dehors, je savais exactement où mes pas me mèneraient. Je n'avais pas besoin d'y réfléchir. Je savais que j'irais le trouver, lui. Damian. Chaque jour, chaque heure qui passait rendait cette idée plus obsédante. Mais je ne pouvais pas lui faire ça. Je ne devais pas. Alors, je restais là, enfermée avec mes propres démons.
J'essayais de trouver le sommeil, mais mes pensées restaient fixées sur la vidéo que Derek avait réussi à récupérer. J'avais beau l'avoir effacée, je savais que rien ne disparaissait jamais vraiment. Il y avait toujours des traces, des fragments de souvenirs numériques qui persistaient. J'aurais dû laisser cet ordinateur exploser avec tout le reste, mais quelque chose en moi m'avait poussé à le garder. Maintenant, je me retrouvais hantée par ces scènes, ces moments sombres et violents gravés dans ma mémoire. Je revoyais sans cesse le vide dans mes yeux quand j'avais abattu le père de Damian, comme si tout sentiment avait été aspiré hors de moi à cet instant.
Soudain, un énorme bruit résonna contre la porte, me faisant sursauter. Mon cœur se mit à battre à tout rompre alors que j'attrapai la lampe de chevet, par pur réflexe, comme si cette petite source de lumière pouvait me protéger. J'avançai prudemment vers la porte, le souffle court, et jetai un coup d'œil à travers le judas. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise.

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NightHawk T1&T2
Romance« J'aime la façon dont tu prononces mon nom, mais c'est vulgaire venant d'une bouche aussi pure. » « Ne me sous-estime pas. » « Oh, je n'oserais pas, princesse. » « Je suis un ange, pas une princesse. » Elle s'était juré de mettre un terme à son pas...