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Chapitre 4 

En fin d'après-midi, c'est avec soulagement qu'Hayden retrouva Cassie au Sweetea-Coffee où ils s'étaient donné rendez-vous. Sa présence familière lui rendit son optimisme qui l'avait quitté depuis son absence.

Jenna avait profité que son amie soit là pour filer laissant celle-ci la remplacer comme elle le faisait souvent. Cassie avait accepté de lui rendre ce service sans broncher, ce qui n'avait rien d'étonnant pour Hayden qui reconnaissait cette générosité qui la caractérisait.

Ils finirent par se poser tous deux en silence : lui assis au comptoir, elle se contentant d'appuyer ses coudes contre la caisse enregistreuse pour se soutenir. Comme la veille, le café était plutôt calme bien que l'heure était nettement moins tardive. L'établissement subissait la concurrence directe d'un Starbuck à quelques mètres de là. Cette situation avait toujours arrangé Cassie qui contrairement à Hayden se plaisait dans cette tranquillité.

— Quel ennui ! Je comprends maintenant pourquoi tu as quitté ce boulot soupira-t-il en fixant la pendule au mur.

Amusée par cette réflexion, Cassie lui confia aimer observer les gens, afin de classer dans des cases tous ceux qu'elle croisait, ce qui avait l'avantage d'occuper une grande partie de son temps. Le garçon s'étonna de cet aveu trouvant ce comportement aussi étrange que réducteur :

— Quel intérêt trouves-tu à coller des étiquettes aux personnes que tu ne connais même pas ?

— Sans structures, c'est le chaos. Ça me rassure de placer les gens dans des catégories, c'est comme si je maitrisais la situation.

La tête d'Hayden s'inclina pour montrer qu'il la comprenait, bien qu'il ne voyait dans cette manie qu'un trouble du comportement compulsif. Pour quelle raison une jeune fille comme elle avait besoin d'être rassurée et de se donner l'impression de contrôler les choses ? Derrière chaque toc, il y a toujours un problème profond, il avait entendu ça un jour à la télé...

— Et toi quelle étiquette me donnes-tu ?

— Lorsque tu es entré dans ce café, je ne suis pas arrivée à te classer tout de suite, ce qui ne m'arrive pas souvent.

Ça ne lui était même jamais arrivé, mais Cassie ne jugea pas nécessaire de lui préciser ce détail, convaincue qu'elle lui en avait déjà bien trop dit à son sujet.

— Et après ?

— Après, quand tu m'as parlé je t'ai mis dans la catégorie des « gars louches » avoua-t-elle amusée en repensant à la situation abracadabrante de la veille et la façon totalement erronée dont elle l'avait perçu.

Bien qu'elle ne savait toujours pas vraiment qui il était, la gentillesse et la bienveillance qu'il dégageait lui laissaient penser que ce garçon était incapable de lui faire du mal.

— J'aurai plutôt parié sur la catégorie des "gars fous" lui confia-t-il en faisant semblant d'être déçu.

— Fous ? Non. Les fous comprennent des choses que personne d'autre ne comprend et je ne pense pas que tu cherches à comprendre grand-chose.

Il resta de marbre face à ces mots, ne percevant pas la subtilité de ce qu'elle sous-entendait.

— Et maintenant ?

— Tu es peut-être... Un ami, dit-elle après une seconde d'hésitation.

— Vraiment ? Ami ? Juste ami ? Tu n'as jamais envisagé plus que cela. Je parie que si vu la façon dont tu me reluques à longueur de temps !

Toutes ces étoiles entre nous (intégral)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant