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Le soleil se levait tout juste sur les montagnes lointaines. Le regard de Cassie oscillait alternativement entre cet horizon d'un orange flamboyant et la route forestière sinueuse sur laquelle elle conduisait.

Une journée de plus commençait. L'avant-dernière avant le départ d'Hayden. Celui-ci avachit sur le siège passager, soupirait longuement en dessinant des ronds sur la vitre embrumée de la portière. Dissimuler son ennui n'était pas la spécialité d'Hayden et Cassie ne manqua pas de lui reprocher son attitude.

— Laisse-moi au moins conduire, se défendit-il.

— Hors de question ! Je n'ai pas envie qu'on ait à nouveau des ennuis avec la police. N'oublie pas qu'ils ont gardé ton faux permis.

— On est perdu au milieu de nulle part ! On a plus de chance de se faire attaquer par un ours que de croiser des flics, rechigna-t-il la tête délibérément tournée du côté de la vitre.

— Les ours hibernent à cette époque de l'année et contrairement à ce qu'on dit aux touristes, il n'y en a pas tant que cela dans le coin.

— Comprends-moi, je ne supporte pas de rester sans rien faire...

Exaspérée, Cassie leva les yeux aux ciels.

— Et si tu essayais un peu de profiter du moment ? Lâche prise pour une fois !

— C'est pour cela que tu m'as fait venir ici de si bon matin, pour que j'apprenne à lâcher prise ?

— Peut-être... oui, ce n'est pas une mauvaise idée. Il y aurait du boulot, mais je suis sûr que tu en es capable et que cela t'apporterait beaucoup.

— Encore faudrait-il que j'en ai envie...

— Et si je ne te donnais pas le choix ?

Hayden ricana :

— Tu vas m'hypnotiser comme tu as fait avec ce militaire ?

— Je n'ai pas ! OK, laisse tomber.

Cassie accéléra nerveusement, Hayden en conclut que sa remarque l'avait vexé. Il l'observa attentivement afin d'en être sûr : tandis que sa main gauche s'accrochait au volant, la seconde vint se poser sur le levier de vitesse. Les doigts délicats de Cassie glissaient lentement sur le manche de celui-ci et Hayden ne se priva pas d'imaginer cette main parcourir son corps de la même façon. Ses pensées s'embrassèrent d'un désir indomptable. Il s'efforça de penser à autre chose, portant son regard sur le paysage défilant autour d'eux, mais son effort fut vain. À nouveau, il se tourna vers elle et son regard tomba directement vers sa poitrine. Des pensées inconvenables l'accaparèrent, jusqu'à ce qu'il se focalise sur le visage crispé de Cassie et que son désir mute en un triste regret à l'idée de l'avoir blessé.

— Est-ce qu'on pourrait passer une journée sans se chamailler ou se faire la tête ?

Cassie toujours silencieuse ne lui adressa pas un regard. Il comprit qu'il devait faire mieux :

— D'accord, aujourd'hui quoiqu'on fasse, je ne protesterai pas...

Intéressée par sa proposition, Cassie se tourna vers lui avec curiosité tandis qu'il lui précisa :

— Je te donne ma journée, à la condition tu me donnes ta nuit parce que moi aussi j'ai des choses à te faire vivre.

Cassie réfléchit un instant et lui demandant d'une voix craintive :

— Quels genres de choses exactement ?

Il haussa les épaules persuadées qu'elle allait se dégonfler.

Toutes ces étoiles entre nous (intégral)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant