27.

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Le lendemain matin, Cassie émergea lentement de son sommeil. Le jour qui perçait à travers la fenêtre du grenier, éclairait d'un halo de lumière ce petit placard où elle jouait enfant.

C'est ici que la petite fille qu'elle était s'enfuyait loin de ce monde d'adultes qui ne la comprenait pas. Contre les murs, elle y avait dessiné un univers imaginaire à la craie. S'il n'en restait à présent aucune trace, aux yeux de Cassie toutes ces choses semblaient n'avoir jamais cessé d'exister.

Ces dernières années, elle s'était perdue dans une vie qui n'était pas la sienne, mais dorénavant, elle n'avait plus envie de fuir ce qu'elle était. Hayden lui avait ouvert les yeux : cela faisait partie d'elle, cela la rendait unique. Unique... Tout comme Hayden était unique, aussi unique qu'il était possible de l'être. Contrairement à elle, il avait toujours usé de cette particularité comme d'une force pour réaliser tout ce qu'il entreprenait. À présent, Cassie était déterminée à faire de même.

Elle se retourna instinctivement du côté du matelas où il s'était endormi. Il n'était pas là, néanmoins Cassie pouvait sentir sa présence rayonner entre les murs de la vieille maison et des bruits de pas provenant de l'étage inférieur confirmèrent son intuition.

— Il va partir, murmura-t-elle avec angoisse comme pour mieux se préparer à ce qui l'attendait.

Les escaliers craquèrent sous les pas d'Hayden qui s'empressa de rejoindre Cassie. En constatant son réveil, il la salua d'un sourire angélique. Son bonheur apparent offrit à Cassie le doux espoir qu'il changerait d'avis. Comment pouvait-il en être autrement ? Il était toute sa vie. Il ne pouvait pas l'abandonner. Les histoires d'amour ne finissent jamais ainsi, même si elle devait bien l'admettre : leur histoire ne ressemblait à aucune autre.

Combien de temps avait-elle dormi ? Trop, regretta-t-elle en constatant l'heure matinale avancée. Hayden en avait profité pour faire quelques courses qui leur permirent de déguster un petit-déjeuner digne de ce nom. Pour cela, ils s'installèrent tous deux sur les marches du perron, profitant des rayons du soleil qui réchauffait l'air hivernal.

Attristée par son futur départ, Cassie avala sa brioche sans conviction, fixant l'étendue d'eau face à elle pour ne pas croiser le regard d'Hayden. Sur la rive opposée à celle où ils se tenaient, quelques rochers rien de plus, pour le reste, ce n'était qu'une forêt compacte. Il n'y avait pas à proprement parler de rivage, aucune transition entre l'eau et les arbres. Une frontière aussi nette que la vie et la mort : l'eau et la forêt s'affrontaient mutuellement sans que l'une eût le pouvoir de renverser l'autre. Un équilibre parfait, qu'elle allait bouleverser pour le renvoyer là-bas. D'une façon ou d'une autre, tout allait se retourner contre elle. Mais elle s'en fichait, sans Hayden plus rien n'aurait d'importance.

Hayden parlait de choses et d'autres sans interruption afin de ne laisser aucun silence entre eux et surtout ne pas avoir à affronter la peine de Cassie, son départ et toutes ces questions qui martelaient son esprit :

— Je me demande comment tout cela a pu arriver, pourquoi moi et surtout où tout ceci était censé me mener ? Je tombe sur toi, la seule personne capable de m'aider à rentrer... Tu as peut-être raison en disant que le hasard n'existe pas... Et il y a ses dessins... Un jour, peut-être qu'on trouvera des réponses a tout ceci.

Cassie s'étonna de son « on ». Si leur « on » existait, il ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir.

— Tu sais j'ai réfléchi une bonne partie de la nuit et... je me demandais si... penses-tu que tu existes chez moi ? Là-bas, dans mon monde. Il y a des chances que ce soit le cas et ... Tu es surement la même, non ?

Toutes ces étoiles entre nous (intégral)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant