J’allais mieux, sincèrement, je pensais voir le jour,
Mais un souffle glacé me ramène alentour,
Vers les abysses sombres, vers l’ombre sans fin,
Où les chiffres de la balance deviennent mon chagrin.
Je veux les voir chuter, ces nombres maudits,
Comme pour m’effacer, pour fondre, sans bruit.
Et pourtant, d’un jour à l’autre, je sombre à nouveau,
Dans un festin aveugle, jusqu’au point de trop.
Manger pour éteindre la brûlure en moi,
Manger chaque peur, chaque colère, chaque émoi.
Les émotions se transforment en lourds festins,
Et je dévore pour combler un gouffre sans fin.
Comment arrêter ce cercle insatiable,
Cet engrenage muet, cet appétit implacable ?
Je cherche un repos, un souffle, un appui,
Mais le poids de mes peines s’accroche à la nuit.
Alors je rêve d’apprendre, doucement, pas à pas,
À sentir sans fuir, à respirer sans éclat,
À affronter le vide sans masque, sans bruit,
Pour que le festin s’éteigne, et que revienne la vie.
