On est à peine entré dans l’année,
Trois jours, et déjà, je me sens échouée.
62 heures, 3720 minutes, et pourtant,
Je regarde tout s’effondrer lentement.
Mon linge sale traîne au sol depuis l’année dernière,
Comme un témoin immobile de mes prières.
Je voulais du neuf, du beau, du progrès,
Mais les jours passent et moi, je suis figée.
Mes habits de l’an passé sur mes épaules,
Suppliant un amour qui me frôle.
Il pourrait m’aimer, peut-être qu’il veut,
Mais il ne le fait pas, et mon cœur se meurt un peu.
Maman disait de ne jamais ramener
Quelque chose de cassé dans notre foyer.
Mais que faire quand ce qui est brisé, c’est toi,
Quand ton reflet t’écorche, à chaque fois ?
Je n’ai que des morceaux à offrir au monde,
Des éclats de rire qui sonnent vagabondes.
Empruntés, volés, trop lourds de mensonges,
Comme un écho qui jamais ne s’allonge.
Dans le miroir, celle que je hais me fixe,
Ses yeux cernés, son sourire factice.
J’ai changé de vêtements, j’ai tourné le verre,
Mais la haine persiste, tenace, amère.
On dit qu’il faut se pardonner, s’aimer un jour,
Mais pardonner d’aimer, c’est si lourd.
