Elle n’était pas mince, mais pas lourde non plus,
Aimant les festins plus que son reflet flou.
Elle embrassait des garçons aux lèvres closes,
Mais jamais chez elle, derrière des portes moroses.Chez elle, c’était l’étau, les murs trop serrés,
Un lieu qu’elle fuyait sans savoir où aller.
Pas timide, non, mais lasse des discours vides,
Assoiffée de sens, cachée, lucide.Elle avait faim de mots vrais, de regards profonds,
Mais taisait ses secrets sous de lourds jupons.
Elle voulait vivre, pourtant, c’était douloureux,
Mais la mort, elle n'en voulait pas non plus, silencieuse et peureuse.Pas mauvaise, non, juste en équilibre instable,
Priant pour les autres, se jugeant coupable.
Elle écrivait des pages, ses cris en murmure,
Tous lisaient ses mots, mais aucun ne perdure.Pas belle, pas laide, un visage en friche,
Espérant un amour pur, sans artifice.
Elle voulait qu’on l’aime comme elle savait aimer,
Juste une fois, sans qu’elle ait à mentir ou se cacher.Pas manipulatrice, mais fine dans l’art du mensonge,
Des excuses en cascade, dans chaque mot qu’elle songe.
Elle pardonnait aux autres, sans se tromper,
Mais jamais, non jamais, elle ne se pardonnait.Elle, c’est le gris, le flou, la nuance fragile,
Entre l'ombre qui blesse et la lumière qui vacille.
Elle est là, quelque part, entre ciel et terre,
Cherchant un regard, une main, un repère.
