Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
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En tant que footballeur, j'avais déjà été confronté à plein de situations angoissantes. L'arrivée dans un nouveau club, la titularisation nationale, ou même la pression face au but quand il fallait marquer un penalty.
Ce sentiment n'était pas nouveau pour moi, je le connaissais et j'avais appris à le maîtriser pour ne pas qu'il me submerge et que je me retrouve roulé en boule dans les vestiaires. Cependant, ce midi, je n'arrivais pas à canaliser mon stress. Je marchais dans les rues de mon quartier, en direction de la maison d'Azra après être allé acheter un gâteau dans la boulangerie du coin.
À cause de mon anxiété, j'avais préféré marcher en pensant vainement que ce serait suffisant pour la faire s'en aller mais visiblement non. Je revenais sur mes pas avec la même appréhension qui m'habitait depuis mon réveil.
Aujourd'hui, ce midi, c'était l'instant qu'avait choisi Azra pour annoncer aux enfants que nous étions en couple. J'étais le premier garçon qu'elle présentait à Alycia et Isaac et, même si je les connaissais très bien, je redoutais qu'ils ne soient pas ravis par la nouvelle. Honnêtement, je ne m'en faisais pas trop pour Alycia, j'avais le droit à un véritable support sous le toit des Samman - sans compter ma copine - et je n'angoissais pas trop à son sujet.
Par contre son frère, c'était une toute autre paire de manches. Il avait beau m'arriver aux abdos, ce petit me terrorisait car il avait complètement la main sur mon couple. Suffisait juste qu'il fasse part à sa tante que ça ne lui allait pas que ce soit ma petite-amie, et je pouvais dire adieu à mon histoire avec Azra.
Je me devais de la jouer habile ce midi.
- Bonjour monsieur Félix.
Le sourire joyeux d'un des gardiens du quartier chassa un instant ma mauvaise humeur et je lui rendais son rictus en lui serrant poliment la main. C'était rare que j'en croise dans les rues et j'apprenais visiblement seulement maintenant que les vigiles faisaient des rondes.
- Bonjour, vous allez bien ? répondais-je en m'arrêtant dans ma marche, le gâteau solidement emballé dans une de mes mains.
- Très bien, ça tombe bien que je vous croise.
- Ah oui ? mes sourcils se fronçaient alors que ma tête s'inclinait légèrement sur le côté. Pourquoi ?
- Hmm, il y a eu un nouveau cambriolage, cette nuit.
Mon cœur loupait un battement et je me demandais immédiatement si j'avais eu des nouvelles d'Azra depuis ce matin. Et en effet, elle m'avait envoyé un message en me précisant que les enfants raffolaient des fraisiers, et qu'il fallait que mon choix se porte sur cette pâtisserie à acheter. Rien dans ses textos ne mentionnait une vitre cassée ou des affaires volées alors j'en déduisais que ce n'était pas elle.
