NightHawk T1&T2

Chapitre 74

...Swan...

Ses lèvres parcouraient ma peau, brûlantes, avides, et chaque baiser semblait enflammer mes sens un peu plus. Un souffle, une caresse, et le monde autour de nous s'effaçait, ne laissant que lui et moi, pris dans une alchimie dangereuse, une danse entre désir et défi. Son corps pressé contre le mien, la tension entre nous se faisait insoutenable, et chaque mouvement, semblait défier la frontière entre amour et haine, entre passion et douleur.

Je sentais mon cœur battre plus vite, emporté par cette sensation enivrante, par ce besoin qui me consommait autant qu'il me terrifiait. Ses doigts glissaient le long de mon dos, une caresse lente, brûlante, qui me faisait frémir de la tête aux pieds. Chaque mouvement de sa main semblait marquer ma peau d'une empreinte invisible, comme s'il traçait un chemin de feu et de désir que je ne pouvais ignorer. La chaleur de ses doigts contre ma peau nue m'enveloppait, m'envahissait, me faisant oublier toutes les raisons pour lesquelles j'avais un jour cherché à m'éloigner de lui.

Je me rappellerais cette haine que j'avais ressentie pour lui par le passé, cette rancœur qui avait grandi en moi au fil des batailles, des trahisons silencieuses et des mots jamais prononcés. Il m'avait poussé dans mes retranchements, m'avait confronté à mes propres faiblesses, à mes propres contradictions. Je l'avais haï pour ça, haï avec une intensité telle que je croyais que ce sentiment m'aiderait au bannir de mes pensées pour de bon. Mais cette haine... ce n'était qu'un masque. Un écran derrière lequel se cachait un amour puissant, un désir incontrôlable qui me consommait.

Je levai les yeux vers lui, et nos regards se croisèrent, ce regard qui avait toujours exercé sur moi un pouvoir inexplicable. Ses yeux, sombres et perçants, renfermaient mille secrets, des promesses d'abandon et des promesses de destruction. C'était ce même regard que j'avais appris à haïr, que j'avais juré de ne plus jamais croiser. Et pourtant, il me happait, me capturait sans espoir de retour.

Je détestais la façon dont il me faisait me sentir vulnérable, la façon dont il semblait tout comprendre, même mes doutes les plus enfouis. Ce n'était pas simplement de l'amour, ni même de la luxure. C'était quelque chose de plus profond, de plus primitif, un besoin viscéral, une attirance irrépressible qui me poussait vers lui, qui me faisait brûler de l'intérieur. Sous la caresse de ses doigts dans mon dos, je sentais cette flamme s'intensifier, grandir en moi, m'important loin de toute raison, de toute logique. Avec lui, tout ce que je pensais savoir sur moi-même s'effondrait. Je n'étais plus qu'une femme en proie à un désir qui la dépassait, prête à se livrer, à s'abandonner sans réserve, à oublier les blessures et les rancœurs pour ne laisser place qu'à ce lien puissant, presque mystique , qui nous unissait.

J'essayai de lever la main, de toucher son visage, de m'accrocher à lui comme pour m'assurer qu'il était bien réel, mais ma main semblait glisser dans le vide, comme si une barrière invisible se dressait entre nous. Un frisson de confusion m'envahit, mais je chassai cette pensée, me concentrant sur ses yeux, sur sa présence.

Puis, tout à coup, il murmura d'une voix rauque, une voix pleine de promesses et de fêlures.

- Je t'aime, Swan.

Une onde de choc traverse mon corps, comme si quelque chose en moi venait de se réveiller brutalement. Le monde autour de nous vacilla, et la vérité me frappa avec une violence inouïe, ce n'était qu'un rêve. Une simple illusion, une construction de mon esprit torturé par le manque, par la blessure béante qu'il avait laissée en moi.

Je m'éveillai en sursaut, la poitrine opprimée par une douleur sourde. Mes doigts tremblaient légèrement, crispés sur les draps froids de mon lit. La réalité s'impose à moi comme un mur brutal. Il n'était pas là. Il n'avait jamais été là. Ce n'était que mon esprit, mon maudit esprit, qui jouait avec moi, me renvoyant encore et encore vers ce souvenir douloureux.