Chapitre 13 : Flavia

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Mon cœur bat à tout rompre. Je peux encore sentir son emprise sur ma peau, comme une brûlure invisible qui refuse de disparaître. Je déteste ce qu'il me fait ressentir. Chaque fois que je croise son regard, quelque chose en moi se brise un peu plus, mais ce n'est pas de la peur. C'est de la haine. Une haine si profonde qu'elle pourrait m'engloutir.

Je ne peux pas rester ici. Je dois fuir, mais je ne peux m'empêcher de penser à ses mots, ses murmures venimeux. « Nous sommes pareils. » Non. Ce n'est pas possible. Je ne suis pas comme lui. Je ne le serai jamais. Pourtant, une part de moi ne peut nier cette vérité troublante.

Je n'ai pas d'âme, mais je ne suis pas lui... enfin...

Je secoue la tête, tentant de me libérer de l'emprise de ses paroles. Le manoir est silencieux maintenant. Trop silencieux. Je me redresse, massant mes poignets encore endoloris par les chaînes. La rage que je ressens envers Marcus ne cesse de croître, je dois agir avant qu'il ne me pousse à perdre le contrôle sans que je le décide, parce que c'est moi qui détiens les dés.

Je scrute la pièce, cherchant un moyen de m'échapper. Les murs, épais et froids, semblent se refermer autour de moi, je dois me ressaisir. Marcus veut que je craque, que je perde tout contrôle. Il veut me briser, mais il n'y a plus rien à briser. Je suis la Fúria Vermelha.

Je me dirige vers la porte, l'ouvrant doucement pour ne pas attirer l'attention. Les couloirs sont déserts, mais cela ne me rassure pas. Je connais trop bien ces jeux. Ce calme n'est qu'une illusion, un piège dans lequel il veut me voir tomber. Je dois rester sur mes gardes.

Je prends une profonde inspiration et m'avance lentement, mes sens en alerte. Chaque ombre, chaque recoin pourrait cacher un de ses hommes. Mais ce n'est pas eux que je crains. C'est lui.

Mon esprit est en ébullition, mes pensées tourmentées par ce qu'il m'a dit. « Nos âmes sont aussi noires que la nuit. » Je le hais pour avoir mis ces idées dans ma tête. Il ne me connaît pas. Il ne sait rien de moi. Mais pourquoi alors ses mots me frappent-ils si fort ?

Parce qu'ils sont vrais... je n'ai pas d'âme.

Je descends un escalier en colimaçon, mes pas résonnant dans l'obscurité. L'air est lourd, chargé de tension, et je sens la sueur perler sur ma peau. Tout en moi crie de fuir, mais quelque chose me retient. Ce n'est pas seulement l'adrénaline. C'est une force plus sombre, plus viscérale. Une partie de moi ne veut pas partir. Tout comme ne veut pas revoir mes parents.

Je me dirige vers la salle où ils m'ont retenue. Valentina. Mon estomac se noue à l'idée de la revoir. Une partie de moi veut la voir souffrir autant que je souffre. Mais une autre... une autre partie se demande pourquoi elle a fait ça. Pourquoi elle a trahi tout ce que nous avions construit ensemble.

Je serre les poings en m'approchant de la porte. Elle est la raison pour laquelle tout a commencé. Elle est aussi la raison pour laquelle je ne peux pas simplement partir. Pas sans elle. Pas sans des réponses.

Je pousse la porte, mon regard brûlant de colère. Elle est là, toujours attachée, le visage marqué par la fatigue et la douleur. Mais elle est consciente, ses yeux se tournent vers moi dès que j'entre. Il y a de la peur dans son regard, mais aussi quelque chose d'autre... de la culpabilité.

— Flavia, murmure-t-elle, sa voix rauque, brisée. Je... je suis désolée...

Je la fixe, mes poings serrés à en faire blanchir mes jointures. Je ne sais pas si je veux l'écouter ou lui briser le cou. Mes émotions sont un torrent de rage, de trahison, mais aussi d'une douleur que je ne m'attendais pas à ressentir. Elle était ma sœur. Et elle m'a trahie.

Fúria Vermelha Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant