Affalé dans mon fauteuil, une bouteille à moitié vide à la main, une cigarette pendant entre mes lèvres. La pièce est emplie de fumée, et l'odeur âcre de l'alcool flotte lourdement dans l'air. C'est tout ce qui me reste ces derniers jours. L'ivresse, la brûlure de l'alcool dans ma gorge, et cette sensation de vide, de quelque chose qui manque, quelque chose que je n'arrive pas à oublier.
Flavia.
Je prends une longue gorgée de whisky, espérant que la brûlure suffira à effacer son visage de mon esprit, mais ça ne marche pas. Ça ne marche jamais. Même l'alcool, mon fidèle compagnon, ne parvient pas à noyer cette obsession, cette folie qui me dévore depuis cette nuit.
Je me laisse aller un peu plus dans mon siège, mes pensées embrouillées par l'alcool. Je suis Marcus Costa, putain. Le monde devrait trembler à mon nom, et pourtant, me voilà là, à me noyer dans une bouteille, hanté par une femme que je ne devrais même pas désirer. Ratoncita, avec son regard brûlant, ses mots tranchants, et ce corps qui me pousse toujours plus loin dans mes propres ténèbres.
Je tire une bouffée de cigarette, la fumée s'enroulant autour de moi comme une étreinte étouffante. Elle est partout. Même quand elle n'est pas là, je la sens, je la vois. Dans chaque pièce, dans chaque pensée. Flavia est dans mon sang, comme un poison que je ne peux extraire. Chaque fois que je crois avoir le contrôle, elle me fait basculer. Je me persuade que je dois la détruire, mais il y a cette pulsion... cette envie de la posséder, de la comprendre, de la briser pour la reconstruire. Elle me défie. Et c'est précisément ce défi qui me consume. Plus elle me résiste, plus je veux la plier à ma volonté. C'est une bataille sans fin, et je n'ai jamais été aussi prêt à perdre, parce que je la désire autant que je la hais.
Un rire amer m'échappe alors que je prends une nouvelle gorgée de whisky.
— Putain, qu'est-ce qui m'arrive ? marmonné-je pour moi-même.
Je pose la bouteille sur le bureau, d'un geste brusque, renversant quelques gouttes sur les papiers éparpillés. Je me redresse, les coudes sur le bureau, le visage entre mes mains, essayant de chasser ces pensées qui ne me laissent pas de répit. Chaque seconde passée sans elle est une torture, et pourtant, je sais qu'elle est la raison de cette déchéance.
Je ne peux pas la laisser me contrôler.
Mais en même temps, c'est déjà trop tard, non ?
La porte de mon bureau s'ouvre brusquement, laissant entrer Alexander, le visage déformé par la rage. Il n'est pas souvent comme ça. Lui, il est le calme, la tempérance, le contraste à la violence qui brûle constamment en moi. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il est furieux, et c'est rare. Trop rare pour être ignoré.
— Marcus ! rugit-il, en s'approchant de moi.
Je reste affalé dans mon fauteuil, une cigarette encore fumante entre mes doigts et la bouteille de whisky sur le bureau. Mon regard croise le sien, mais je ne réagis pas immédiatement. Alexander, de son côté, a l'air de lutter pour contenir sa colère. Ses poings sont serrés, et sa respiration est rapide.
— Qu'est-ce qui t'arrive, hermano ? demandé-je d'une voix traînante, l'alcool encore lourd dans mes veines. Tu as perdu ton calme pour une fois ?
Il avance rapidement, ses pas résonnant dans la pièce, et frappe violemment son poing contre le bureau. Je lève un sourcil, surpris par son élan. Alexander n'est pas comme ça. Pas celui qui se laisse emporter par la colère.
— Ne joue pas avec moi, gronde-t-il. Valentina... tu as vu ce qu'elle lui a fait ? Elle lui a planté un couteau ! C'est la femme que tu laisses courir librement dans ce manoir, la femme que tu protèges, même si elle est en train de tout détruire autour de nous !
VOUS LISEZ
Fúria Vermelha Tome 2
RomanceLorsque Flavia répond à l'appel désespéré de Valentina, elle se jette dans une mission périlleuse. Mais ce qu'elle ignore, c'est que cette mission est un piège. Marcus n'avait jamais envisagé que la tempête incarnée par Flavia - la Fúria Vermelha...