Fúria Vermelha Tome 2

Chapitre 9 : Marcus

Je me tiens juste devant la porte du sous-sol, les bras croisés, mon visage impassible, bien que l'anticipation fasse battre mon cœur plus fort. Derrière cette porte, la voix de Flavia résonne, chaque cri de rage contre Valentina et Alexander frappant mes oreilles comme une douce mélodie. Ses hurlements emplis de haine ont quelque chose de presque musical. C'est un chaos que je savoure.

À mes côtés, Hector et Enzo, toujours boitant après qu'Alexander ait extrait les balles qu'elle leur a logées dans la cuisse, reste silencieux. Ce n'est pas juste la douleur physique qui les rend mutismes, mais l'humiliation d'avoir été surpassés par elle. Une humiliation amère. Et pourtant, cette situation se retourne entièrement en ma faveur.

— Elle est incroyable, soufflé-je, un sourire froid s'étirant lentement sur mes lèvres. La manière dont elle les rabaisse, c'est bandant. Pas un instant de regret, pas une once d'hésitation. La Rorarez est une furie incontrôlable. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin.

Mes doigts glissent doucement le long de la poignet de la porte, mais je me retiens d'entrer. Pas encore. Le moment n'est pas venu. Il faut que la tension monte encore, que l'amertume s'épaississe entre elles. Plus la haine grandira, plus elle sera facile à exploiter.

— On va utiliser ça, murmuré-je, mes yeux fixés sur la porte comme si je pouvais déjà voir la scène derrière. La haine entre elles. La trahison. C'est notre meilleur atout.

Hector et Enzo acquiescent en silence, dociles comme toujours. Ils savent que chaque mouvement, chaque décision est prise pour un objectif précis. Et là, le plan est simple : briser Flavia en la poussant à détruire elle-même ce qu'elle aime le plus. Sa Valentina. Je sens une satisfaction glacée montée en moi, un frisson de plaisir. La destruction n'est pas toujours brutale. Parfois, elle est lente, insidieuse, et c'est bien plus délicieux.

Je me recule légèrement, laissant les derniers échos des cris de Flavia résonner encore un peu. La scène se déroule exactement comme je l'avais prévu.

— Ce n'est que le début, murmuré-je, mon sourire s'élargissant encore plus tandis que l'ombre de mes plans futurs se dessine.

Je me détourne de la porte et me dirige vers le salon. Une bouteille de whisky m'attend patiemment sur la table. J'attrape un verre et verse le liquide ambré, le tintement des glaçons contre le verre ajoutant une note douce à ma satisfaction. Je porte le verre à mes lèvres, savourant à la fois le goût du whisky et celui de la victoire imminente. Chaque étape du plan me rapproche du but : détruire Flavia, de l'intérieur. Et c'est elle-même qui fera le plus gros du travail. Ensuite, j'attaquerai ses parents.

D'un geste tout aussi calme, j'allume une cigarette, la fumée s'élève lentement, paresseusement, dans l'air, comme un serpent qui ondule avant de frapper. Je tire une longue bouffée, mes yeux mi-clos, laissant mon esprit s'amuser avec les images qui se forment. Des images où tout s'effondre autour de Flavia, morceau par morceau. C'est presque... poétique.

Je m'imagine cette furie indomptable, elle, observant Alexander soigner Valentina avec une tendresse cruelle. Le contraste entre sa propre rage dévorante et la douceur qu'il manifeste doit la rendre folle. Et cette idée me plaît. Oh, ça me plaît énormément. C'est presque trop beau à regarder, de la voir se débattre contre des émotions qu'elle ne contrôle plus. De la voir se briser. De la voir déchirer chaque lien, chaque attachement qu'elle avait envers celle qu'elle considérait comme une sœur. C'est un spectacle dont je ne veux pas manquer une seconde.

Je ne suis qu'un spectateur, après tout. Tout se déroule sous mes yeux, sans que j'aie besoin de lever le moindre petit doigt. Flavia Rorarez se démantèle toute seule. Son propre monde s'effrite, ses alliances se désintègrent. Et tout ça grâce à une tension que j'ai simplement exacerbée. Cette trahison latente... c'est mon arme. Une bombe à retardement qui est sur le point d'exploser.