Assis dans l'ombre de mon bureau, je fais tourner lentement le verre de whisky entre mes doigts. Le liquide ambré capte la lumière tamisée de la pièce, projetant des éclats de feu sur les murs. Je prends une gorgée, savourant la brûlure dans ma gorge, mais mon esprit est ailleurs.
Flavia.
Je revois son regard, ce mélange de rage et de défi, une étincelle sauvage que je n'avais encore jamais vue chez une femme. Elle est unique. Elle n'a rien à voir avec les autres, celles qui ont cru pouvoir me défier ou m'approcher. Elle n'a pas peur. Pas de moi. Pas du sang. Pas de la mort.
Mais de quoi a-t-elle peur ?
Je souris en me remémorant la façon dont elle s'est débattue, sa détermination à survivre. Elle pense qu'elle me hait, qu'elle est ici pour se venger de moi, mais au fond, elle le sait aussi bien que moi : nous sommes liés, d'une manière ou d'une autre. Deux âmes brûlées par la violence, par la haine. C'est ce qui la rend si fascinante, si différente.
Elle me force à changer mes plans.
Je prends une nouvelle gorgée, mon regard se portant sur les écrans de surveillance accrochés au mur que Enzo a fait poser il y a quelques jours. Sur l'un d'eux, je la vois. Elle marche dans les couloirs, la tête haute, ses yeux scannant chaque recoin comme une prédatrice. Elle croit que je ne la surveille pas, qu'elle peut se déplacer librement dans mon manoir. Mais la vérité est que je contrôle chaque pas qu'elle réalise. Chaque porte qu'elle ouvre, chaque couloir qu'elle emprunte...
Je pourrais la capturer à tout moment, la briser si je le voulais. Mais ce ne serait pas amusant. Non, je veux la voir se débattre. Je veux que le tic-tac du temps la submerge. Il y a une beauté dans cette lutte, dans sa rage incontrôlable, et je ne veux pas y mettre fin étrangement.
Une voix me tire de mes pensées. Hector entre dans la pièce, son visage fermé comme toujours.
— Jefe, murmure-t-il, attendant mon signal pour parler.
Je hoche la tête, prenant un autre verre de whisky.
— On devrait la coincer, dit-il, les bras croisés. Elle a déjà tué plusieurs de nos hommes.
Je souris. C'est exactement ce que j'attendais d'elle.
— Non, dis-je calmement.
Hector fronce les sourcils, mais je ne change jamais d'avis une fois que j'ai décidé quelque chose.
— Elle est dangereuse, ajoute-t-il. Peut-être plus que tu ne le penses.
Je pose mon verre, croisant les bras en me tournant vers lui. Il ne comprend pas. Aucun d'eux ne comprend vraiment. Flavia n'est pas juste une ennemie. Elle est bien plus que ça. Elle est comme moi, une âme enragée par la violence, nourrie par la haine. Elle est utile, vivante.
— C'est ce qui la rend intéressante, dis-je avec un sourire. Elle est dangereuse, oui, mais c'est ce danger qui la rend précieuse.
Il ne voit que le danger. Moi je vois ça comme un putain davantage. Ça pourrait jouer en notre faveur, une autre ennemie qui se retourne contre son propre sang. Pas n'importe laquelle l'héritière de Belém.
Hector me fixe un instant, visiblement peu convaincu, mais il finit par acquiescer. Il a appris depuis longtemps à ne pas questionner mes décisions.
— Très bien, Jefe, murmure-t-il avant de se retirer.
Je me lève, faisant lentement le tour de mon bureau, mes pensées tournées vers le prochain coup à jouer. Flavia peut se convaincre qu'elle me déteste, qu'elle peut me tuer et repartir indemne. Mais ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que bientôt elle changera d'avis. La manipulation est un art que je contrôle à la perfection.
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Fúria Vermelha Tome 2
RomanceLorsque Flavia répond à l'appel désespéré de Valentina, elle se jette dans une mission périlleuse. Mais ce qu'elle ignore, c'est que cette mission est un piège. Marcus n'avait jamais envisagé que la tempête incarnée par Flavia - la Fúria Vermelha...