Chapitre 22 : Marcus

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Je suis brusquement tiré de mon sommeil par des bruits de coups de feu résonnant dans le jardin. Je me redresse d'un coup dans le lit, le souffle court. Mon premier réflexe est de penser que nous sommes attaqués. Une embuscade, ici, dans mon propre domaine ? Mes muscles se tendent, mon instinct de survie s'éveille. Je saute hors du lit, mes pieds touchant le sol froid tandis que je me dirige précipitamment vers la fenêtre, attrapant mon glock dans mon tiroir.

Mes yeux se posent sur le jardin, et je la vois armée de son Glock, tirant sur chaque oiseau de nuit qui a le malheur de croiser son regard. Ses mouvements sont précis, violents, comme si elle essayait de chasser un ennemi invisible. Mais ce ne sont que des oiseaux. Des volées entières s'envolent, terrifiées, alors que les coups de feu résonnent dans la tranquillité de la nuit.

Je fronce les sourcils, une vague d'irritation mêlée à l'incompréhension monte en moi. Qu'est-ce qu'elle fout ?

Des coups à la porte interrompent mes pensées. Je détourne les yeux de la fenêtre, toujours perplexe, et crie :

— Entrez !

La porte s'ouvre à la volée, Enzo franchit le seuil, l'inquiétude peinte sur son visage. Il jette un coup d'œil rapide à la scène à l'extérieur avant de revenir à moi, le front plissé.

— Jefe, on a un problème !

Je hausse les épaules, encore un peu groggy par le sommeil interrompu, mais aussi amusé par ce que je regarde. Ce n'est pas une attaque. Non, c'est elle qui décharger toute sa colère, sa frustration qu'elle a accumulée ces derniers jours, et pour une raison ou une autre, elle l'a dirigée contre des piafs.

— Pas vraiment un problème, répondis-je, une lueur d'amusement glissant dans mes yeux. Regarde-la. Elle est juste en train de se détendre.

Enzo, ne semble pas partager mon sentiment. Il s'approche et se penche légèrement pour mieux voir, ses yeux s'agrandissant d'inquiétude.

— Elle est folle, Jefe, murmure-t-il. Elle... n'est pas normale.

Je soupire et passe une main dans mes cheveux, sentant l'agacement revenir doucement.

— Qu'est-ce qui est normal dans ce manoir, Enzo ? dis-je en croisant les bras. Flavia est... différente. Mais elle est loin d'être folle.

Enzo secoue la tête, visiblement troublée.

— Qu'est-ce qu'on fait ? demande-t-il, ses yeux toujours fixés sur elle à travers la fenêtre.

Je réfléchis un instant, la regardant vider son chargeur. Il y a une rage en elle, une tempête que je reconnais parce que la même brûle en moi.

C'est peut-être pour ça que je suis aussi captivé par elle. Nous sommes deux forces destructrices, et pourtant, nous dansons autour de cette ligne fragile qui sépare la vie de la mort, la haine de l'attirance.

Je me souviens de cette nuit où je suis entré au manoir complètement bourré. Son visage, ce regard noir, cette aura qui émanait d'elle alors qu'elle était juste là, dans l'ombre. Il y avait quelque chose de magnétique dans sa présence. Comme si, malgré tout, elle ne pouvait pas m'abandonner. Elle était là, toujours aussi dangereuse, toujours prête à frapper... mais elle n'a rien fait. Même si j'ai retenu son coup, quelque chose me disait qu'elle n'aurait rien tenté.

Je pousse un soupir, laissant ces souvenirs remonter, puis je me détourne d'Enzo sans un mot. Il me regarde partir, mais je ne m'en préoccupe pas. J'ai déjà pris ma décision.

Je me dirige vers la porte de la chambre et attrape mes vêtements. Chaque geste est mécanique, mais mon esprit est ailleurs. Je n'ai qu'une idée en tête : retrouver Flavia. La voir, la confronter encore. Ce jeu entre nous ne peut plus durer indéfiniment. Quelque chose doit se passer. Quelque chose va se passer.

Fúria Vermelha Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant