Chapitre 53 : Flavia

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Trois jours. Trois putains de jours que nous sommes revenus à Bogotá, et la tension est sur le point de nous dévorer tous vivants. Chaque regard, chaque mot échangé entre Marcus et moi est une étincelle prête à enflammer tout ce qui nous entoure. Depuis que cette salope d'Alessia est venue me chercher avec ses provocations, je brûle de l'intérieur. J'ai failli lui arracher la gorge quand elle m'a déballé en détail ce qu'il lui faisait sur le canapé avant que je débarque, décrivant chaque baiser, chaque putain de nuit où elle atteignait l'orgasme comme si elle voulait me montrer que j'étais une intruse. La jalousie me consume, même si je refuse de l'admettre.

Nous sommes là, dans la cuisine, chacun un couteau à la main, la pointe dirigée vers l'autre, prêt à frapper. Ses yeux me fixent avec cette intensité que je connais trop bien, et je sens mon cœur battre à un rythme frénétique. Je le hais.

— Alors, qu'est-ce que tu attends, ratoncita ? grogne-t-il, un sourire narquois sur les lèvres. Plante-le, ce couteau. Fais-le, si tu en es capable.

— Crois-moi, je n'attends que ça, rétorqué-je, ma voix tremblante de rage, mais ma main reste ferme. Chaque muscle de mon corps est tendu, prêt à exploser.

Il s'approche, un peu plus, juste assez pour que la lame frôle sa peau. Mais ce n'est pas la douleur qu'il cherche. Il veut me provoquer, me pousser jusqu'à ce que je cède. Et ça me rend folle.

— C'est ça ton problème, Flavia, souffle-t-il, ses yeux brillants d'un éclat moqueur. T'es incapable de prendre ce que tu veux. Alors tu te laisses bouffer par la jalousie. Alessia t'a piquée au vif ? Ses mots sur ce que j'ai fait avec elle te hantent encore ? Tu veux que je te baise toi aussi, que je te retourne sur le canapé et que je t'arrache les entrailles ?

Mon poing se serre sur le manche du couteau. La rage déferle en moi comme une vague incontrôlable. Je n'ai pas besoin qu'il me claque en pleine figure leurs ébats, cette façon détestable de me décrire ce qu'il lui faisait, de me parler de son corps contre le sien.

— Ferme-la, arrombado, grogné-je, le couteau tremblant dans ma main. Je suis à deux doigts de te planter cette lame dans le cœur. Tu crois que tu peux jouer avec moi ? Me parler de cette puta comme si je n'étais rien ?

Il éclate de rire, un rire bas et amer, qui me fait bouillir encore plus.

— Jalouse, huracán ? Vraiment ? Ça te dévore, n'est-ce pas ? Tu sais que tu ne peux pas contrôler tout, surtout pas moi, et ça te rend dingue.

Je bondis, le couteau fendant l'air dans un geste rapide, mais il esquive, son sourire toujours en place. Ses doigts agrippent mon poignet avant que je puisse répliquer, et il me tire brusquement contre lui, sa force brutale et sans appel.

— Ne crois pas que je vais te laisser détruire tout ce qu'on a juste parce que cette zorra a osé te provoquer, susurre-t-il contre mon oreille, sa main glissant dangereusement sur ma hanche.

Je grogne, luttant pour me libérer de son emprise, mais il est plus fort. Toujours plus fort.

— Arrête de me provoquer, Marcus, sifflé-je entre mes dents, essayant de contrôler la pulsion de violence qui monte en moi. Je suis à deux doigts de te faire saigner. Je veux te voir souffrir.

Ses doigts glissent un peu plus bas, se posant sur la ceinture de mon pantalon, sa respiration saccadée et son sourire provocateur que j'ai envie de lui arracher.

— Ah, mais tu ne le feras pas. Parce qu'au fond, tout ce que tu veux, c'est ça. Ce feu entre nous. Cette guerre incessante qui nous consume. Tu la veux, Fúria, autant que moi.

Fúria Vermelha Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant