Fúria Vermelha Tome 2

Chapitre 4 : Marcus

Les yeux rivés sur les écrans de surveillance, un sourire lent et presque instinctif de forme sur mes lèvres. Elle est là. Enfin. Cette femme que tout le monde redoute, mais que personne n'a jamais véritablement défiée. Et elle a osé. Elle a franchi mes portes, traversé mes défenses comme si elles n'existaient pas. Cette audace... je la savoure déjà.

Je l'examine, captivé, comme un prédateur observant un rival, alors qu'elle se penche sur le corps sans vie de Santiago. Un frisson imperceptible me traverse tandis que mes doigts effleurent machinalement mon menton. La scène a quelque chose d'hypnotisant. Elle glisse ses doigts dans la mare de sang qui s'étend sous lui, et il y a une sorte de grâce macabre dans ses gestes, une beauté dans cette froideur. Elle est plus qu'une simple femme. Il y a chez elle une puissance brute, inédite. Aucun homme ne l'a encore égalée. Elle a abattu Santiago, ma bête la plus redoutable, le marquant de deux lettres sur la peau bronzée de ce qui était mon meilleur atout. Ma queue gonfle sous cet acte, déroutant et jouissif. Je ne ressens aucune colère. Non, ce que je ressens est bien plus troublant. C'est de l'excitation, une putain d'excitation.

Elle est différente des autres. Elle manie la mort avec une maîtrise glaciale, une force sauvage, mais contrôlée. Tout en elle respire la violence, mais cette violence-là me parle. Elle résonne avec quelque chose de primal en moi.

— On devrait la capturer maintenant, propose Hector, les yeux fixés sur l'écran, visiblement nerveux. Elle est seule. C'est l'occasion idéale.

À côté de lui, Enzo acquiesce, prêt à bondir, avide d'action.

— Laisse-moi m'en occuper, Jefe, insiste-t-il. Je la ramènerai ici. On lui fera dire tout ce qu'on veut.

Mais je ne bouge pas. Je refuse de détourner les yeux de cette créature fascinante. Ils ne comprennent pas. Ce n'est pas le moment de l'attraper. Ce serait trop facile. Trop banal. Non, je veux plus. Je veux voir comment elle bouge, comment elle pense. Je veux la tester, la pousser jusqu'à ses limites. La capturer maintenant serait la priver de l'occasion de dévoiler ce qu'elle a vraiment dans le ventre.

— Pas encore, dis-je calmement, mes lèvres s'étirant en un sourire carnassier. Je veux voir de quoi elle est vraiment capable.

Hector et Enzo échangent un regard, incertains. Mais ils savent que, lorsque je décide quelque chose, il n'y a pas de retour en arrière. Flavia n'est pas une simple proie. Elle est plus qu'un défi. Elle est la seule qui semble comprendre le jeu aussi bien que moi. Elle résiste, mais pas seulement avec force. Elle joue avec la même précision, la même stratégie. C'est perturbant de voir à quel point elle me reflète. Plus je l'observe, plus je me demande : qui suis-je réellement en train d'affronter ? Elle ou une version de moi-même ?

La plupart des gens auraient déjà cédé, mais elle résiste. C'est pour ça que je dois jouer ce jeu avec soin. Si je l'affronte directement, elle se battra. Mais si je l'enferme dans mes toiles, doucement, elle ne verra rien venir. Je n'ai pas besoin de la détruire tout de suite. Je dois la faire douter, la pousser à se tourner contre ses propres alliés, et surtout, la forcer à se reposer sur moi.

Je respire lentement, mes yeux toujours rivés sur l'écran, ma queue tendue comme un gun. Elle avance avec une assurance déroutante, ses mouvements calculés, fluides, presque félins. Elle effleure les murs comme si elle les possédait, comme si tout ici lui appartenait déjà. Il y a dans sa démarche une menace palpable, une promesse de mort qui me fait saliver. Je replace ma queue dans mon jeans, avec une envie de baiser tout en la matant.

Elle s'arrête devant une porte, hésite à peine, puis s'y glisse avec une facilité déconcertante, juste sous le nez de mes gardes. Je la regarde, charmé. Elle ne fait pas d'erreurs. C'est ce qui la rend si dangereuse, si... captivante.