Chapitre 45 : Marcus

8 2 0
                                    


Je serre la bouteille de whisky dans ma main, mes doigts blancs sous la pression. Quatre jours de route. Quatre putains de jours, et maintenant je suis à six heures d'elle. Six heures de cette guerre que je m'apprête à déclencher pour récupérer ce qui m'appartient.

Mon cœur, que je n'avais jamais vraiment senti battre avant elle, semble se briser un peu plus chaque jour passer sans elle. Plus d'un mois et deux putains de semaine. Chaque minute sans elle me ronge. Chaque kilomètre parcouru me rapproche d'elle, mais ça ne suffit pas. Pas encore.

Je porte la bouteille à mes lèvres, avalant une longue gorgée, sentant l'alcool brûler ma gorge. Le goût amer m'enveloppe, mais il ne noie pas cette douleur qui continue de grandir en moi. Je tire une bouffée de ma cigarette, la fumée s'échappant lentement de mes lèvres, tandis que mon esprit vacille entre la rage et le désir de la rejoindre.

Hector m'observe, silencieux. Il sait que je ne suis plus le même depuis qu'elle est partie. Depuis que Flavia a quitté ma vie. Il n'ose pas dire un mot, mais je sens son regard peser sur moi, comme un rappel constant que je suis sur le point de tout perdre. Si je ne l'ai pas déjà perdue.

— T'es sûr de vouloir continuer comme ça ? souffle -t-il après un long silence, sa voix basse, pleine de sous-entendus. Si tu continues de te noyer dans cette merde, tu vas faire des conneries.

Je l'ignore, tirant une nouvelle fois sur ma cigarette. Hector ne comprend pas. Personne ne comprend. Flavia n'est pas juste une femme. Elle est ma chute, mon antidote, mais aussi la seule chose qui me fait sentir vivant.

— Tu crois que je vais l'abandonner, Hector ? grondé-je, sans même lui accorder un regard. Je suis à six putains d'heures d'elle. Six heures. Rien ne pourra m'arrêter. Pas toi, pas ses parents, personne.

Je suis prêt à tout. Prêt à la guerre. Parce que c'est exactement ce que ça va être. Un carnage, une explosion. Et si je dois tuer chaque personne qui se mettra en travers de mon chemin pour la récupérer, je le ferai.

Parce qu'elle est mienne. Et je la ramènerai.

Je lève mon verre, observant l'alcool scintiller à la lueur des lumières tamisées. Puis, le balance contre le mur, le verre éclatant en mille morceaux, tout comme ce cœur brisé que je sens battre douloureusement dans ma poitrine.

— Prépare tout, dis-je à Hector d'une voix rauque. Demain, on part en guerre. Et je jure que personne ne m'empêchera de la ramener.

Il hoche la tête, me laissant dans le silence. Six heures.

Je me lève, les jambes légèrement vacillantes sous l'ivresse, mais déterminées. Chaque mouvement me rapproche un peu plus d'elle, de ce moment où je l'aurai à nouveau sous mes yeux. Et à cet instant, je sais que tout explosera. Ce n'est pas une question de si, mais de quand.

Je me passe une main sur le visage, essayant de chasser cette foutue tension qui grandit à l'intérieur de moi. Mes pensées sont embrouillées, et je ne sais plus ce qui me pousse le plus : la rage, la possessivité ou cette putain de douleur que je ressens à chaque fois que je pense à elle.

Flavia... Ma tempête.

Je repense à tout ce que j'ai fait pour en arriver là. Chaque décision, chaque mouvement calculé, tout m'a mené à ce moment précis. Je devais la détruire et m'emparer de tout ce qu'elle possédait et comme un faible, mais plan change, je veux tout, son territoire, elle.

Je serre les poings, la rage montant en moi comme une vague incontrôlable. Elle a trahi la seule personne qui l'aurait protégée contre tout. Mais je ne suis pas encore prêt à abandonner. Peu importe ce qu'elle a fait, ce qu'elle croit ou ce qu'elle a dit... Je la ramènerai. Coûte que coûte.

Fúria Vermelha Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant