Chapitre 29 : Flavia

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Sans avertissement, ses mains se referment autour de ma taille, et avant même que je ne comprenne ce qui se passe, il me soulève avec une facilité déconcertante. Mon corps se retrouve jeté sur son épaule, mes protestations immédiatement étouffé par la surprise.

— Qu'est-ce que tu fous ?! craché-je, frappant son dos de mes poings, mais cela ne semble pas l'affecter le moins du monde.

— Arrête de te débattre, grogne-t-il en avançant rapidement dans le couloir. Je te ramène là où tu pourras te faire soigner. Parce que, qu'on le veuille ou non, tu ne tiens plus debout. Tu perds trop de sang.

La douleur dans mon épaule se fait plus intense alors que mon corps ballotté sur son épaule accentue la pression. Je serre les dents, tentant de contenir un cri de frustration et de douleur. Il marche avec détermination, ignorant mes coups et mes insultes. Ce que je déteste le plus, c'est que, malgré ma rage, je sens la fatigue envahir mon corps. La blessure me brûle, et la douleur me rend plus faible à chaque pas.

— Lâche-moi ! craché-je à nouveau, ma voix teintée de désespoir et de colère. Je n'ai pas besoin de toi !

Il ne répond pas, mais sa prise se resserre légèrement sur moi, comme s'il voulait s'assurer que je ne tombe pas. Cette proximité forcée, cet acte de force brute, attise encore plus ma colère, mais je sens que mes forces diminuent. Je ferme les yeux un instant, respirant difficilement, essayant de contenir la vague de douleur qui me traverse.

Je déteste ça. Je déteste être dans cette position, vulnérable, entre ses mains. Je déteste le fait que, malgré tout ce qu'il représente, une part de moi se laisse aller, consciente que, dans cet instant précis, je n'ai pas d'autre choix.

— Je te hais, murmuré-je, ma voix plus faible, presque un souffle.

— Je sais, répond Marcus, avec un sourire que je ne peux pas voir, mais que je devine, tout en continuant de marcher sans faillir. Mais ce n'est pas ce qui m'arrêtera.

Le silence entre nous est rempli de tension, mais aussi d'une sorte de compréhension tacite. Il me porte comme un trophée, mais je refuse d'être sa captive. Pourtant, la vérité, c'est que pour l'instant, je ne peux rien faire.

Alors que Marcus avance avec moi sur son épaule, ma colère laisse place à une autre pensée, plus sombre, plus amère. Mes parents. La Muerta et Le Scorpion. Ils m'avaient promis de ne pas intervenir. J'avais été claire avec eux : cette situation était sous contrôle, c'était mon combat, mon jeu à jouer. Et pourtant, leurs hommes sont ici. Ce sont eux qui ont trahi leur parole.

Une vague de trahison me traverse, plus dévastatrice encore que la douleur dans mon épaule. Mes propres parents... Ils m'ont toujours vue comme une extension de leur pouvoir, un instrument forgé pour prolonger leur règne. Mais malgré leurs promesses, ils n'ont jamais réellement cru que je pouvais gérer cette situation seule. Sinon, pourquoi enverraient-ils leurs hommes ici ?

Je serre les poings, mes ongles s'enfonçant dans la chair de mes paumes, un geste que même Marcus peut probablement sentir à travers la tension de mon corps. Il m'a arrachée à ce moment, m'empêchant de combattre comme je le voulais. Mais c'est eux, mes parents, qui ont vraiment manqué à leur parole. Ils n'ont pas respecté ma décision.

Ils ont pris cette décision pour moi.

Une rage glaciale se mélange à la douleur, m'enflammant encore plus. Ce n'est pas juste la trahison de mes parents qui me blesse, c'est le fait qu'ils n'ont jamais vraiment cru que j'étais capable. Que je pouvais gérer la situation. Ils ont toujours voulu me façonner à leur image, mais je ne suis pas Antonio. Je ne suis pas l'héritier parfait.

Fúria Vermelha Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant