J'erre à la recherche d'une femme toujours occupée. Je ne marche bientôt plus, je cours. Mes larmes ont eu le temps de sécher, mes peurs de se transformer en colère. Qu'est-ce qu'il reste de moi ? Suis-je en train de me perdre ?
Je descends les escaliers jusqu'au sous-sol, je ne me pose pas plus de questions. Je descends, fais le tour des couloirs, il n'y a personne. C'est presque robotique, ma tête se tourne à chaque pièce croisée. Je trace.
Pourquoi est-ce qu'elles s'en prendraient à moi ? Asami ou ma propre mère d'ailleurs ? Pourquoi à Rose ?
Suis-je maudite, destinée à en baver ?
Je pousse la porte des vestiaires. Une odeur de métal d'armement mélangée au parfum des gardiennes stagne dans l'air. Devant moi, une petite blonde ajuste sa ceinture d'arme, tandis qu'Asami redresse sa tête un peu plus loin dans la pièce.
Mes pas résonnent sur le carrelage froid. Sans hésiter, je saisis le bras de la jeune recrue. Elle tente de se manifester, mais je la coupe d'un ton sec :
- Sors. Maintenant.
- Quoi ?! Je me prépare, je ne peux pas.
La commandante s'approche dans son uniforme, ses cheveux toujours impeccablement attachés.
- Blanche. Écoute-la, c'est ta supérieure. Fait Arai.
Je la pousse doucement à l'extérieur de la salle et renvoie la porte derrière elle sans qu'elle ne rajoute quoi que ce soit. Le claquement de la serrure résonne.
Je m'avance d'un pas, mon cœur tambourine si fort.
- C'est vous, n'est-ce pas ? Lâché-je entre rage et douleur.
- C'est moi ? De quoi parlez-vous ?
Je déplie la lettre que je sors de ma poche et la lève en l'air.
- Cette putain de lettre, Asami. Vous êtes l'une des seules à pouvoir avoir accès aux documents de la reine...
Elle plissé ses yeux, se met instantanément sur la défensive :
- Je ne comprends pas. Où voulez-vous en venir au juste ?
- C'est quoi votre putain de problème, sérieusement, hein ?
La commandante lève ses mains en signe d'incompréhension, on dirait même qu'elle est outrée.
- Mais vous n'allez pas bien !
- Arrêtez ça, bon sang ! M'énervé-je intensément.
Sûre de moi, je bluffe en la bousculant du bout des doigts :
- Arrêtez de jouer avec moi, je sais ce que vous avez fait !
Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle se jette vers moi. Avant que je ne puisse bouger, elle m'attrape violemment par les épaules. Elle m'oblige à m'asseoir brutalement sur le banc. La force de son geste me coupe le souffle.
- Lâchez-moi ! Me débâté-je, paniquée.
- Je veux que vous vous calmiez !
Je me débats instinctivement, mes mains se tordent pour échapper à son emprise. Ses doigts se serrent autour de mes bras.
- Lâchez-moi, je vous ai dit ! Crié-je.
- Je ne vais pas supporter plus longtemps que vous me tapiez sur les nerfs. Montrez-moi ça !
Elle me prend d'une main la lettre que je tiens, me l'arrache violemment.
- N'y touchez pas ! J'essaie de lui reprendre, je ne veux pas qu'elle y touche.
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𝐋'𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐀𝐓𝐑𝐈𝐂𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐅𝐄𝐌𝐌𝐄𝐒
Roman d'amourRose, héritière du trône d'un royaume exclusivement féminin, accède au pouvoir après la mort violente de sa mère, victime des sévices de son père. Confrontée à une tradition rigide, elle doit organiser un banquet pour trouver sa compagne avant ses...