Chapitre 14 - P1

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𝓡𝓸𝓼𝓮

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Je reste là, immobile, prête à me glisser dans ma voiture, la portière grande ouverte. J'essaie de saisir le sens de sa question.

- Qu'est-ce que tu veux dire par "changer mes plans" ? Je suis perplexe.

Elle s'appuie contre le véhicule, du côté opposé au mien.

- Tu avais prévu de rentrer au palais, je suppose ? Demande-t-elle.

- Oui, en effet.

La blonde affiche une moue un peu déçue.

- Et si on sortait un peu ensemble ? Je t'avoue que j'en ai un peu marre d'être enfermée comme Raiponce.

- Eh bien... Si tu me dis que ça t'use de rester enfermée, je veux bien t'emmener où tu veux dans la limite du possible.

- Vraiment ? S'exclame-t-elle, un sourire sublimant son visage.

- Si je te le dis. L'assuré-je en montant dans la voiture.

- Oh, Yes !

Elle s'assoit sur son siège et nous fermons nos portières. Je démarre et quitte le garage d'Aspasie.

Nous nous retrouvons rapidement dans la foule du centre-ville. Alors que le soleil commence à se coucher, ses rayons embrasent le ciel d'une toile de couleurs vives. La ville s'éveille progressivement et les rues s'animent de lumières et de mouvements.

Arrêtée à un feu rouge, j'active le chauffage puis l'observe. La jeune femme semble émerveillée. Ses grands yeux bleus contemplent le spectacle que présente Gape. Les mains sur le volant, je laisse tomber ma tête sur l'accoudoir avant de lui dire :

- Miledi n'est pas aussi impressionnante que Gape, si ?

Elle est toujours ailleurs.

- C'est très différent. Comme Aderley, Miledi a son ambiance et sa beauté à elle seule. Mais j'aime que Gape soit à la fois fleurie et moderne, qu'elle soit vivante la nuit comme le jour.

- Laquelle préfères-tu, chérie ? Questionné-je, m'intéressant davantage à elle.

Elle se retourne subitement vers moi, c'est l'effet du surnom. Ça m'amuse, si elle savait. Je la trouble, mais elle parvient à rassembler sa concentration.

- Je préfère la capitale : Miledi. Elle sera toujours la ville où j'ai grandi et vécu. Raconte-t-elle.

Le feu passe au vert, je reprends la route.

- Tes souvenirs sont là-bas, je comprends. C'est aussi très jolie, tu as raison.

Je ne la vois pas, mais je peux deviner qu'elle sourit.

- Où allons-nous, Maimai ? Je l'embête...

- Quel drôle de surnom... Je préférais "chérie". Plaisante-t-elle.

- Alors, chérie, dis-moi où aller. Un sourire étire mes lèvres en conduisant.

- Dans un endroit que tu aimes, hors du palais. Fais-moi rêver.

Je réfléchis, me dirigeant hors du centre-ville. En y pensant, le sommet de la falaise d'Armas est un endroit magnifique. On y perçoit une vue imprenable sur l'océan, la ville et ses environs. Avec un peu de chance, il y aura encore de la neige.

Les minutes défilent. Nous poursuivons notre route, le paysage urbain laissant place à des étendues plus vertes, bientôt blanches. Le silence de la nature envahit peu à peu l'habitacle de la voiture. Il n'y a plus que le vrombissement du moteur.

𝐋'𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐀𝐓𝐑𝐈𝐂𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐅𝐄𝐌𝐌𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant