Chapitre 15 - P2

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ℛ𝒾𝒸𝓀 

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16h52

J'arrive au cœur même d'une foule qui commence à se former dans la somptueuse salle de réception du palais. Des femmes de haut rang, des gardiennes conviées, la presse, des invitées, tout ce petit monde commence leur entrée depuis déjà de bonnes minutes, attendant l'arrivée des reines et de la commandante.

Je me faufile, agrémentant mes sourires de quelques "excusez-moi, pardon, bonjour, enchanté, bienvenue." La salle, grande et impressionnante, est baignée d'une lumière dorée qui entre par la grande porte. Celle-ci éclaire les meubles en velours rouge de cette pièce à la distinction traditionnelle.

Ce soir, je porte un costume bleu clair parfaitement ajusté. Une cravate beige qui s'accorde avec les boutons dorés de ma veste. J'accorde de l'importance aux couleurs que je porte ; le bleu convient bien à l'événement, il est sérieux tout en étant élégant. Cela me rappelle l'ancienne armée miledienne, à l'époque où ma mère était encore enfant, avant que leurs vêtements ne soient modifiés d'un bleu à un rouge sombre et puissant.

J'atteins bientôt l'entrée, les grandes portes en bois sombre, majestueuses, mesurant plusieurs mètres de haut. Mon assistante préférée se tient sur le côté, saluant les arrivantes, le sourire aux lèvres.

Je me glisse dans le dos d’Ambre, attendant qu’un petit groupe s’éloigne au centre de la pièce, puis je lui fais une petite tape dans le dos sans qu’elle s’y attende. À ma grande surprise, elle ne sursaute pas comme je l’aurais voulu ; elle se retourne simplement et me dévisage, assurément agacée.

- Tu as quel âge, franchement ? Murmure-t-elle en fronçant les sourcils.

Je souris malgré moi.

- L’âge d’adorer te taquiner.

- Sauf que c’est pas le moment. Garde ça pour plus tard, imbécile.

Elle se tourne de nouveau vers l’entrée où elle sourit et salue de la tête deux journalistes qui pénètrent dans la réception. Je fais de même, m’inclinant légèrement en même temps qu’elles.

Une fois les deux femmes éloignées, je reprends :

- Comment te sens-tu ? Tu n’es pas trop stressée ?

- En quoi ça te regarde finalement ?

- Tu restes aussi mon assistante, Ambre.

- Ça m’est égal. Rétorque-t-elle froidement.

- Bien, j’ai les réponses à mes questions.

- Bravo.

Je soupire doucement. Mademoiselle n’est pas bien depuis quelques jours, et c’est de plus en plus flagrant. J’ai compris avec le temps que bousculer ses habitudes la rend malade. J’en suis désolé et j’essaie de ne pas être un poids supplémentaire pour elle...

- T’es très belle, miss Noman... Lui chuchoté-je, de manière que seule elle l’entende.

Elle tourne sa tête vers moi. Malgré ses efforts pour rester impassible, je distingue qu'elle n'en est pas sans effet. Elle prend un ton sévère, qu'elle n'aurait jamais pris si elle n'était pas dans cet état.

- Vraiment ? T’es incorrigible, tu le sais ça ?

- Excusez-moi, vous me déstabilisez. Je lui adresse un sourire charmeur.

- C'est ça, ouais.

Elle s'écarte de quelques centimètres avant de retrousser la manche de son chemisier pour regarder sa montre.

𝐋'𝐈𝐌𝐏𝐄𝐑𝐀𝐓𝐑𝐈𝐂𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐅𝐄𝐌𝐌𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant