He was different (tome 1)

« Choix »

L'interview commence, et déjà, je sens que ça va être un moment à la fois drôle et gênant. Assise à côté de Pierre, je croise les bras en le regardant du coin de l'œil. Il a cet air taquin qui me fait comprendre qu'il est prêt à me challenger.

La journaliste nous sourit, amusée.

Journaliste : Aujourd'hui, on va tester votre complicité avec un petit jeu, qui connaît le mieux l'autre ? Vous avez partagé des mois ensemble, vécu une aventure intense, maintenant, on va voir si vous êtes vraiment incollables l'un sur l'autre. Vous avez chacun une ardoise, vous répondez en même temps... On compare vos réponses et on voit qui a raison !

Pierre et moi hochons la tête en même temps. Je m'installe mieux sur ma chaise, concentrée.

Journaliste : Première question facile : la couleur préférée de l'autre ?

Je n'ai même pas besoin de réfléchir. Pierre non plus d'ailleurs, on écrit vite avant de retourner nos ardoises.

Flora : Le beige.
Pierre : Le rose.

La journaliste éclate de rire.

Journaliste : Eh bien, c'est un sans-faute !

On se regarde, fiers. Facile.

Journaliste : Maintenant, quel est le plat préféré de l'autre ?

Je bloque un instant. Oups. Ça, c'est plus dur.

Quand on retourne nos ardoises...

Flora : Des gnocchis.
Pierre : Pâtes carbo.

Je le regarde, choquée.

Flora : Mais ?! Depuis quand ?

Il hausse les épaules, amusé.

Pierre : Depuis toujours ! Tu parlais que de ça au château !

Je souffle, faussement vexée.

Flora : Ah tu m'écoutes bien toi... Je disais que j'aimais pas les carbo, imbécile.

Journaliste : Prochaine question : quelle est la plus grande peur de l'autre ?

Je me crispe un peu, mais j'écris sans hésiter. Pierre aussi.

Flora : Ne pas être à la hauteur.
Pierre : Ne pas être à la hauteur.

On se regarde. Un instant, plus personne ne parle.

Pierre finit par briser le silence, la voix plus douce.

Pierre : C'est pas une peur que tu devrais avoir.

Je baisse les yeux en souriant légèrement.

Journaliste : Allez, une plus légère... Quelle est la manie la plus agaçante de l'autre ?

Là, il éclate de rire avant même d'écrire. Ça sent le piège.

Quand on retourne nos ardoises.

Flora : Il est trop tactile.
Pierre : Elle laisse traîner ses affaires PARTOUT.

Je me tourne vers lui, outrée.

Flora : Pas du tout !

Il lève les mains, faussement innocent.

Pierre : Ah bon ? Tu veux un exemple ? Hein tes chaussettes, tes culottes et tes pulls qu'on a encore retrouvé après ton départ, on en parle ?

Je lui donne un coup de coude, et il explose de rire.

Flora : Qui te dis que c'est mes culottes et chaussettes ?

Journaliste : Question suivante... Si vous deviez décrire votre relation en un mot ?