He was different (tome 1)

« Arrête de réfléchir »

Le vent frais de Rennes caresse mon visage pendant que je marche dans les rues familières de mon village d'enfance. Ça fait du bien d'être ici, loin de l'agitation des plateaux, des caméras et des interviews. Juste moi, Maya, et mes potes d'avant toute cette aventure.

Maya : T'as changé, lance t elle en me regardant du coin de l'œil.

Je tourne la tête vers elle, intriguée.

Flora : Ah ouais ?

Maya : Ouais, t'as une aura de star maintenant.

Je rigole, secoue la tête.

Flora : Arrête tes bêtises.

Maya : J'te jure ! T'as toujours été solaire, mais là... je sais pas, t'as quelque chose en plus.

Je hausse les épaules, peu convaincue. À mes yeux, je suis toujours la même, juste un peu plus fatiguée et avec un emploi du temps beaucoup plus chargé.

On arrive au café où on a prévu de retrouver le reste de la bande. En entrant, je ressens immédiatement cette chaleur familière, les rires, les discussions animées. On m'accueille avec des cris de joie, des accolades, des « Madame la star » qui me font lever les yeux au ciel en riant.

La soirée passe entre souvenirs, blagues et confidences. Ça me fait du bien de me retrouver avec eux, de redevenir juste Flora, sans projecteurs, sans attentes.

À un moment, alors qu'on est dehors à prendre l'air, Maya me donne un coup de coude.

Maya : Et sinon, j'ai pas vu de nouvelles avec Pierre depuis quelques jours...

Je souffle, m'y attendant un peu.

Flora : On parle toujours, mais chacun fait son truc, je réponds en haussant les épaules.

Maya : Mouais, t'es louche.

Je lève les yeux au ciel.

Flora : Y a rien de louche !

Maya : Tu l'aimes encore ?

Je manque de m'étouffer avec ma boisson.

Flora : Maya !

Elle sourit, visiblement satisfaite de ma réaction.

Maya : J'ai ma réponse.

Je secoue la tête, un sourire en coin. Cette semaine à Rennes est une parenthèse, un retour aux sources. Mais une part de moi sait que la vraie vie m'attend ailleurs. La tournée approche, et avec elle, le retour dans cet univers où tout s'est accéléré. Mais pour l'instant, je veux juste profiter de l'instant présent.

Flora : T'es vraiment insupportable, Maya, je lâche en riant.

Maya : Tu m'adores, rectifie-t-elle avec un clin d'œil.

On retourne à l'intérieur, où l'ambiance est toujours aussi légère. J'ai l'impression d'être à des années-lumière de Paris, des plateaux et de tout ce qui va avec. Mais au fond, je sais que mon téléphone vibre encore régulièrement, que les messages affluent, et que bientôt, il faudra repartir.

........

Le lendemain matin, je me réveille avec ce même sentiment de légèreté. Je traîne un peu chez moi, je profite du calme de ma chambre d'adolescente.

Dans l'après-midi, alors que je suis en terrasse avec Maya, mon téléphone sonne. Pierre.

Maya me fixe avec un sourire moqueur.

Maya : Réponds, vas-y.

Je lève les yeux au ciel avant de décrocher.

Flora : Allô ?