6 💎 Retour aux bercailles

1.4K 172 44
                                    

"Novendill était un lieu idyllique pour passer des vacances ou s'y installer durablement. Le fer était prisé là-bas, grâce à sa qualité Novendienne et la façon dont il était travaillé."

ELYA

Le bateau amarra tandis que les marins s'affairaient partout autour de moi. Quand je posai mes pieds sur le ponton du port au Nord de Novendill, je ne pus m'empêcher de prendre une grande bouffée d'air et d'apprécier la sensation que de retrouver la terre ferme.

Mon chez moi. Ma maison. Mon île.

Je ne pensais pas y retourner de si tôt. Néanmoins, je savais que quelque chose me manquerait ici. Je serrai le pendentif autour de mon cou.

— Nous serons bientôt réunies Agnès... murmurai-je.

— Bon, l'hiver n'est pas très loin mais le soleil est plutôt chaud ici. Vive le Sud ! s'enthousiasma Alexius en s'étirant. Il paraît que les Novendiennes sont à croquer...

— Tout est parfait ici, tu verras, rétorquai-je un léger sourire étirant mes lèvres.

Nous commençâmes à rejoindre les falaises après avoir remercier les marins de leur hospitalité. Le sable glissait sous nos souliers et la pente était raide. Le vent fouettait mon visage et balayait ma tresse qui frappait mon dos chaque fois qu'elle retombait. Lorsque je jetai un regard en arrière, je vis Ezekiel sur la falaise à observer l'horizon et le soleil se dissimulant sous quelques nuages.

Alexius et Adélaïde avançaient devant, discutant de tout et de rien alors je fis volte-face pour le rejoindre, là où le vent était encore plus fort. L'herbe était verdoyante, les pâquerettes teintaient de blanc rosé les pelouses déjà bien colorées.

L'eau était agitée en bas et les vagues s'écrasaient contre la roche coupante de la falaise. Ce son si relaxant m'avait terriblement manqué et cet air iodé que je ne connaissais que trop bien m'enivrait d'un sentiment familier agréable.

— Tu ne viens pas ?

— J'arrive, grogna-t-il en croisant ses bras sur son torse. Je profitais juste un petit peu de l'horizon.

Je concentrai mon regard sur l'horizon, l'océan à perte de vue et le grand pont à gauche, légèrement caché par le temps hasardeux.

— À quoi tu réfléchissais ? questionnai-je.

— Rien en particulier, j'essayais au contraire de me vider la tête.

— Et ça fonctionne ?

Il me jeta un regard puis secoua la tête de droite à gauche tout en mordillant sa lèvre inférieure. Les Dieux devaient me guetter tant je le trouvais beau et tant il me faisait de l'effet. Ses cheveux étaient décoiffés à cause du vent et ses yeux verts plus étincelants que jamais avec ce reflet que leur donnait l'océan.

— Pas vraiment, soupira-t-il.

— Je ne sais pas ce que tu as vu sur le bateau mais tu devrais tourner la page. La culpabilité pourrait te tuer.

— Je n'en doute pas. Quand on a mon âge, la mort ne fait plus peur.

— Tu n'aimerais pas connaître un monde de paix ?

Les Derniers Gardiens : II - La Voie du SaphirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant